Accueil
Madeleine Vatel | Ninive en feu : quand la fureur de Dieu interroge la responsabilité des Hommes

Madeleine Vatel | Ninive en feu : quand la fureur de Dieu interroge la responsabilité des Hommes

Un article rédigé par Vatel Madeleine - RCF, le 3 novembre 2025 - Modifié le 3 novembre 2025
Point de vueMadeleine Vatel | Ninive, un enseignement biblique pour garder l'espérance

Au Soudan, des milices ont exécuté, massacré au moins 460 personnes - des médecins, des patients, des infirmières réfugiés dans une maternité de la ville. A Gaza, l’armée israélienne bombarde le territoire palestinien faisant plus de 100 morts. Une attaque au couteau dans un train près de Cambridge, en Angleterre. Qu’est-ce qui nous vaut ce flot de mauvaises nouvelles ?

Madeleine Vatel © DRMadeleine Vatel © DR

Si on parle de ces nouvelles ce matin, ce n’est pas pour alourdir un quotidien déjà difficile pour certains de nos auditeurs. C’est parce qu’au fond, l’effroi qui nous saisit trouve un écho dans le livre de Nahum. Revenons sur ce livre de l’Ancien Testament , qui peut aider à oser voir cette violence qui nous entoure. Le livre de Nahum nous parle de Ninive, et Ninive autant le dire, c’est la capitale de l’horreur. Elle a  écrasé tous les royaumes alentours. En réponse, la colère du Seigneur se déchaine pour la réduire à néant.  Je vais vous citer les tous premiers versets, et vous allez rapidement saisir l’atmosphère de ce livre.

 Un Dieu jaloux et vengeur, tel est le Seigneur ! Il se venge, le Seigneur, il est empli de fureur ! Il garde rancune à ses ennemis. Il ne laisse absolument rien d’impuni, sa fureur se répand comme le feu 


C’est aussi dans ce récit que l’on trouvera le massacre des enfants. Sœur Christine, que j’interrogeais sur ce texte, rappelle que lorsqu’un empire était vaincu, on écrasait tous les petits pour éviter qu’ils ne se vengent. Cette violence fait partie de nos sociétés. Ce que nous expliquait sœur Christine, bénédictine à Jouarre, c’est qu’il y a une pédagogie dans ces récits. La colère épouvantable de Dieu s’exerce contre les ennemis, contre ceux – je cite - qui « trament le mal » et d’ailleurs Ninive est l’archétype du mal dans ce livre de Nahum.  Soudain, vous pourrez lire au verset 7  « Le Seigneur est bon, c’est une forteresse au jour de la détresse. Il protège ceux qui se réfugient en lui ». Il y a aussi une responsabilité de l’homme dans ce chaos. Une responsabilité pour choisir Celui qui veut le bien, pour choisir en qui l’homme se réfugie.  

Et maintenant ?

Maintenant que Ninive est écrasée, que tout est brûlé, qu’est-ce qu’il advient ? Et cette sœur bénédictine qui est chargée du lien entre les monastères du monde entier et qui a vu la guerre de ses propres yeux s’interroge : comment on reconstruit un monde dans lequel on se parle, dans lequel on se regarde face à face ?  Pour elle, il y a du Ninive en chacun de nous si on peut parler ainsi. 
Quel est le véritable enjeu pour un chrétien ? Est-ce de réussir à faire sa liste de tâches établie le matin et à tenir ses contraintes quotidiennes ? Certainement en partie. Mais le sursaut auquel le livre de Nahum appelle, c’est notre responsabilité face au mal. Comment désarmer ce qui fait la guerre en nous ou autour de nous. C’est intime, c’est difficile, mais c’est un combat qui se mène avec Dieu, à ses côtés, avec le Christ. C’est en tout cas ce que j’ai retenu de cet échange à propos du livre de Nahum. Livre que je vous invite à lire. Trois courts chapitres, mais c’est déjà d’une puissante étonnante.
 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Point de vue
©RCF
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.