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Madeleine Vatel | Malaise vis-à-vis des pauvres, 2000 ans que cela dure

Madeleine Vatel | Malaise vis-à-vis des pauvres, 2000 ans que cela dure

RCF, le 10 novembre 2025 - Modifié le 12 novembre 2025
Point de vueMadeleine Vatel | Malaise vis-à-vis des pauvres, 2000 ans que cela dure

Si les pauvres sont les premiers au Royaume de Dieu, cela veut dire que les autres leur laissent cette place. Or le Royaume commence ici bas, maintenant. À l’occasion de la Journée mondiale des pauvres, ce 16 novembre, il est intéressant de se demander si nous considérons la parole des plus démunis comme crédible. Ou si nous la faisons taire comme les foules.  

Madeleine Vatel © DRMadeleine Vatel © DR

L'agenda de l'actualité égrène des journées "mondiales" ou "nationales" dont la pertinence interroge parfois...La journée internationale des stagiaires, suit celle des aidants. Et puis vous connaissez la journée internationale des femmes, le 8 mars. 
Pour que ces journées gagnent en légitimité, elles sont souvent proclamées par l’ONU ou initiées par d’autres ONG comme l’OMS, ou l’UNESCO.

L'Eglise remplace les banderoles par la prière

L’Eglise a elle aussi son propre agenda, établi par les papes successifs. Comme la journée mondiale de la paix – instituée par Paul VI en 1968, ou encore la journée pour l’Eglise de Chine, elle a été proclamée en 2007 par le pape Benoit XVI, et célébrée le 24 mai. Dimanche prochain, le 16 novembre ce sera la journée mondiale des pauvres, instituée par le Pape François, il y a neuf ans. Dans l’Eglise une journée spéciale, c’est d’abord une journée de prière. Pas une journée militante de lobbying, pas une journée pour faire du bruit, pas une occasion de défiler avec des banderoles. Non, une journée de prière, discrète et marquée dans les églises. Une journée pour vraiment considérer les oeuvres que chacun peut faire. 

Tout l'Evangile montre Jésus avec les pauvres

Mettre en avant les pauvres, pour l’Eglise, c’est se rappeler qu’ils seront les premiers dans le Royaume de Dieu. Ce n'est pas évident à réaliser mais c’est ce que le Christ annonce plusieurs fois. Alors comment faire avec une réalité qui met mal à l’aise ? Vous avez tous fait l’expérience d’être tiraillé quand une personne vient vous demander de l’argent. Que va-t-il en faire, qu’est-ce que le Christ nous demande, pourquoi donner à lui et pas à un autre. On finit avec un petit sourire gêné. Il y a 2000 ans, déjà, les disciples étaient mal à l’aise. On voit bien que lorsqu’ils sortent de Jéricho, avec Jésus et la foule, on cherche à faire taire l’aveugle Bartimée  qui  crie vers Jésus. Il aurait été plus « entendable », plus évident, que le Christ soit un modèle de pureté normale religieuse, quelqu’un de bien, qu’on admire pour son respect de la loi. Pas un homme au contact de ceux qui sont justement montrés comme impurs, écrasés, sales, malades ou déformés. Tout l’Evangile montre Jésus avec des pauvres.

Ouvrir les yeux sur nos fragilités

Le père François Odinet, qui est l’invité cette semaine de l’émission « Halte spirituelle » comme aumônier national du Secours Catholique souligne qu’on a spiritualisé la pauvreté.  Quand on lit un récit sur Bartimée, on dit, « l’aveugle, c’est nous qui  n'ouvrons pas nos yeux devant nos fragilités ». Et le père François Odinet,  qui est aussi normalien et théologien, explique que dans les évangiles ce sont d’abord des pauvres réels, ceux qui n’ont pas de toits, ceux qui ont faim. Il ajoute que les écouter aujourd’hui, cela change une vie. Les plus pauvres ont parfois une conviction incroyable de la présence de Dieu, à quel point ils perçoivent bien mieux que nous les signes de Dieu, ils célèbrent les petites joies, ils ont une parole qui est crédible. Mais les croyons nous ? Je vous invite vraiment à écouter cette interview à propos de ceux qui bouleversent l’ordre du monde.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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