Accueil
L'hiver démographique, par Pascale Morinière

L'hiver démographique, par Pascale Morinière

Un article rédigé par Pascale Morinière - RCF, le 16 janvier 2024  -  Modifié le 16 janvier 2024

LA CHRONIQUE DES AFC - Les températures sont hivernales. La démographie aussi. La France est entrée dans l’hiver démographique : les chiffres de la natalité pour 2023 sont très mauvais ! Nous avons perdu l’année dernière presque 50 000 naissances, ce qui représente un décrochage historique par rapport aux 723 000 naissances de 2022. 

Pascale Morinière ©DR Pascale Morinière ©DR

La natalité baissait déjà lentement depuis le détricotage de la politique familiale lors du quinquennat Hollande. Un peu plus de 6 ans de présidence Macron accentuent encore cette dynamique négative. Alors que nous caracolions depuis longtemps en tête de l’Europe, il y a de grandes chances que la République tchèque et la Roumanie passent désormais devant nous.

Pourquoi un tel décrochage ?

Lorsqu’on interroge les Français, ce que nous avons fait dans un sondage IFOP en juillet dernier, ils parlent d’abord de leurs difficultés financières : la crise économique est passée par là. Puis ils évoquent leurs problèmes de conciliation vie familiale-vie professionnelle. Autrement dit, leurs problèmes de garde d’enfants. Le désir d’enfant est toujours plus haut que sa réalisation effective : les Français souhaitent presque 2,3 enfants alors qu’ils n’en ont que 1,7.

Nos voisins Italiens avec 1,24 enfants par femme voient leur pays se dépeupler. Nous approchons nous aussi dangereusement d’un solde naturel négatif, c’est-à-dire davantage de morts que de naissances. Le recours à l’immigration, alors que nous en voyons déjà les limites ne peut pas être une solution palliative.

Est-il vraiment nécessaire de soutenir la natalité ?

Bien sûr ! Il y a même 4 raisons qui le nécessitent : d’abord le désir des jeunes familles d’accueillir davantage d’enfants ; ensuite notre dynamisme économique : la croissance démographique appelle à investir ; mais aussi notre système social fondé sur la solidarité entre les générations ; enfin, notre santé morale, notre capacité à nous projeter collectivement vers l’avenir avec optimisme.

Pour toutes ces raisons, la politique familiale est un investissement essentiel ! Nous espérons que la ministre Catherine Vautrin, à défaut d’être ministre de la famille en titre, en est convaincue ! La philosophe Hannah Arendt invitait à considérer la naissance comme la catégorie centrale de la pensée politique. Puisse-t-elle être entendue aujourd’hui !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

Émission Je pense donc j'agis © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La chronique des AFC

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don