Éducation : former à l’exercice de l’autorité
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Fin mars, je me suis retrouvé à Lourdes, invité par l’assemblée plénière des évêques de France. Nos évêques y étaient réunis pour prendre connaissance, échanger et voter à partir des recommandations des neuf groupes de travail suite au rapport de la Ciase. Étaient invités la centaine d’experts de ces groupes et plusieurs associations d’Église. J’y étais au titre des Scouts et guides de France.
Je me rappelle de la précédente rencontre en novembre 2021 lorsque sous un pâle soleil d’automne, l’Église avait reconnu sa responsabilité et le caractère systémique des abus. La réponse devient elle aussi systémique : cela va de l’accompagnement des prêtres et des évêques en passant par le discernement vocationnel et le partage des bonnes pratiques.
Cette à Lourdes, l'atmosphère était toute différente de la précédente : je revois évêques, responsables laïcs et experts assis à la même table pour s’écouter, s’interroger et leur donner leur avis, sur un même pied d’égalité. Une Église où dialogue et collaboration deviennent des règles d’or ! On sent que le mouvement est lancé même si la route sera longue. Certains estiment que "cela ne va pas assez vite et pas assez loin". C’est évident mais il n’empêche : la prise de conscience est là et le processus irréversible.
Depuis hier mardi, c’est le tour des communautés religieuses. Les responsables se sont réunis pour prendre connaissance des propositions de leurs groupes de travail : une centaine de propositions sont passées au cribles. Cette démarche se veut globale pour lutter contre les abus et violences sexuelles. Les conditions sont maintenant réunies pour progresser : la liberté de parole, diagnostiquer et nommer le mal, mesurer les responsabilités de chacun. Il faudra maintenant trouver les moyens (financier, technique, humain) de les mettre en œuvre ! Et poursuivre l’élan sans tourner la page, vers la reconnaissance et la réparation des personnes victimes.
L’Église de France est en train de changer progressivement sa façon de cheminer : congrégations, diocèses, associations, qui auparavant étaient un peu "les uns à côtés des autres", commencent à échanger et se soutenir mutuellement. Un peu comme Jésus qui envoie ses apôtres "deux par deux". Ensemble on est plus intelligent, plus prudent et plus témoignant. Tirer les leçons du rapport Sauvé. C’est maintenant et "mains tenant", en deux mots. C’est en se tenant mutuellement la main en Église que nous parviendrons à lutter contre ce mal.
On peut pointer des signes d’espérances en ces fêtes pascales. 5.463 adultes ont été baptisés au cours de la veillée pascale. Une augmentation de 28%. C’est étonnant malgré les révélations de ces dernières années. Ces catéchumènes après une année de préparation ont fait ce pas de confiance envers l’Église et ont répondu à l’appel du Christ. Pour ma part, j’étais à l’église Saint-Jean-Bosco. Cinq adultes dont une femme de 82 ans furent baptisés. Elle témoignait : "J’aime Dieu, je ressens l’amour de Jésus pour moi." Tout est dit.
Le Père Xavier de Verchère est salésien de Don Bosco et aumônier général des Scouts et Guides de France.
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