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La politique française dans la tempête, par Antoine-Marie Izoard

Un article rédigé par Antoine-Marie Izoard - RCF, le 20 juin 2024 - Modifié le 20 juin 2024
Le point de vue de 7h20La politique française dans la tempête, par Antoine-Marie Izoard

LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille Chrétienne revient sur l’actualité politique mouvementée, à commencer par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Antoine-Marie Izoard © DRAntoine-Marie Izoard © DR

Souvenez-vous : pour accéder au pouvoir, Emmanuel Macron avait entamé la dissolution des partis de gouvernement. En faisant le choix de dissoudre l’Assemblée, il a désormais fini d’atomiser la droite classique et forcé les gauches à s’unir, au risque d’une alliance contre-nature. Faut-il être barricadé à l’Élysée et avoir égaré sa calculette pour croire – et c’est pourtant son pari – que les Français rejetteront les deux nouveaux fronts puissants, dominés par les extrêmes, et se rangeront derrière son panache blanc pour sortir le pays de l’ornière ?

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La situation est inquiétante. Peut-on tout de même en tirer quelques traits plus réjouissants ?


Oui ! Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, les textes législatifs proposés par le gouvernement se sont envolés. Il en est ainsi du projet de loi sur la fin de vie, un projet mortifère. Il renaîtra probablement de ses cendres, mais il faudra du temps, et le futur exécutif - quel qu’il soit - aura d’autres chats enragés à fouetter !


En outre, même si la vie politique ressemble, ces derniers jours, à un mauvais téléfilm, avec ses trahisons, ses infidélités et ses mariages forcés, tout indique que la participation aux élections législatives sera plus importante qu’à celles de 2022, marquées par une abstention record, avec près de 54% des inscrits boudant les urnes. Les jeunes électeurs, en particulier, semblent avoir été réveillés par le coup de semonce des Européennes. Rien n’est joué, bien sûr, et nombre de votes se feront contre un camp plutôt qu’en faveur d’un programme...

Les programmes, est-ce aussi réjouissant ?


Bien que bâtis en toute hâte par les trois grands blocs qui se dégagent, les programmes sont étudiés avec minutie par des électeurs qui ne sauraient rester coincés dans ce trio infernal. La majorité présidentielle - jusqu’à quand ? - doit s’engager à redresser la France. Elle s’emploie donc à revoir sa copie, multiplie les promesses et brandit la menace d’un pouvoir confié aux extrêmes. À droite du tableau, avec la perspective de gouverner pour la première fois et sans préparation, le Rassemblement national s’évertue à présenter un programme raisonnable et large, après l’avoir emporté aux élections européennes grâce à son discours sur l’immigration autant que sur la baisse du pouvoir d’achat. De l’autre côté de l’échiquier politique, le très fragile Nouveau Front populaire, avec ses cinquante nuances de gauche, s’est engagé sur un programme révolutionnaire et coûteux, mais ses responsables n’ont pas la carrure d’un Léon Blum, le père du premier Front, en 1936.


Bref, le prochain scrutin dira si Emmanuel Macron a eu raison de craquer une allumette alors que le pays est assis sur un baril de poudre. "Moi ou le chaos," semble vouloir dire le chef de l’État, mais le résultat des urnes, quel qu’il soit, risque de rendre la France ingouvernable. Un risque majeur, alors que le monde entier aura les yeux braqués sur le pays qui accueille les Jeux olympiques. Mais dans le chaos, les chrétiens croient au moins que Jésus est dans la barque, comme le dit l’Évangile de dimanche prochain. Puissent-ils partager autour d’eux l’espérance qu'il apaisera la tempête !
 

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