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RCF Dépasser les discours (véhéments) : le plaidoyer de Benoist de Sinety

Dépasser les discours (véhéments) : le plaidoyer de Benoist de Sinety

Un article rédigé par Benoist de Sinety - RCF, le 19 avril 2024  -  Modifié le 19 avril 2024
Tribunes chrétiennes Dépasser les discours véhéments : le plaidoyer de Benoist de Sinety

TRIBUNE CHRETIENNE - La récente inscription du droit à l’avortement dans la constitution a fait réagir un certain nombre d’autorités religieuses et au-delà de citoyens de diverses sensibilités politiques mais aussi de confessions différentes.

Benoist de Sinety. © Hans Lucas / P. Gaillardin Benoist de Sinety. © Hans Lucas / P. Gaillardin

Il en ira de même si, à Dieu ne plaise, le droit à l’euthanasie (quels que soient les éléments de langage dont on habille ce mot) venait à être lui aussi sacralisé au même titre que les droits de l’homme.
Mais une fois les discours et les tribunes passés, que reste-t-il ? Il est probable que dans une ville comme Lille, d’après des associations bien informées, il y ait à peu près 200 femmes avec enfants à la rue. Parfois de très jeunes bébés. Officiellement, ces chiffres n’existent pas car sitôt révélés, ils mettraient les pouvoirs publics en infraction flagrante avec la loi. On peut toujours constitutionnaliser des principes, mais peut-être faudrait-il commencer par respecter le droit ?
Ces femmes et ces enfants, qui les secourt ? Des maraudes, des associations d’urgence. Mais dans le long terme : qui les accompagne, qui en prend soin ?

De même pour les malades qui agonisent... A juste titre, on peut demander à l’État de
développer les possibilités de soins palliatifs en hôpital ou à domicile. Mais qui les
accompagne, ces malades, au quotidien ?
Non pas seulement en soignant leurs corps et en leur évitant de trop affreuses douleurs, mais qui prend soin d’eux au-delà de leurs
pathologies ?

Reconnaitre et nommer les initiatives exemplaires 

Bien sûr, chacun de nous fait ce qu’il peut, et certains font beaucoup, au point parfois de s’épuiser eux-mêmes. Mais tout de même, ne sommes-nous pas un peu parfois dans la posture en rédigeant des textes savants sur les questions éthiques et en pensant cela suffisant ? Toute déclaration devrait commencer me semble-t-il par un préambule :
reconnaitre et nommer les initiatives exemplaires afin de leur apporter un soutien moral et public, et d’inspirer le désir de ceux qui ne savent pas très bien comment faire. Elles
devraient se conclure par un appel dans lequel les exigences du baptême seraient rappelés afin que chacun puisse se retrouver face à ses responsabilités.
Et qu’ainsi chacun comprenne que la bonne nouvelle n’est pas le contenu dans un livre, pas plus qu’elle ne l’est dans un cœur : elle nait de la rencontre d’une parole, celle de Dieu, et d’un assentiment humain. C’est cette alchimie-là qui est témoignage véritable et qui permet au monde de réfléchir et de mieux mesurer les défis qui sont devant lui.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Tribunes chrétiennes

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