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Marie Wallaert | Début de la trêve hivernale : l'urgence d'agir

Marie Wallaert | Début de la trêve hivernale : l'urgence d'agir

RCF, le 5 novembre 2025 - Modifié le 5 novembre 2025
Point de vueMarie Wallaert | Début de la trêve hivernale : l'urgence d'agir

La trêve hivernale a commencé le 1er novembre. Jusqu’en mars, les
propriétaires n’ont pas le droit de mettre dehors les locataires, et les sociétés de gaz et d’électricité ne peuvent interrompre l’alimentation.

Marie Wallaert © DRMarie Wallaert © DR

Avec cette trêve hivernale, on a la preuve qu’avec de la volonté politique on peut protéger les plus fragiles. Il y a encore beaucoup de personnes qui vivent dans la rue en plein hiver, même de plus en plus. L’année dernière, 912 personnes sont mortes dans la rue.
Avec le coût de la vie qui augmente et les prestations sociales qui diminuent, beaucoup de gens basculent dans la précarité. Les associations s’occupent de ces personnes que le système laisse de côté. Et elles ont de plus en plus de travail ! Pourtant les budgets des associations diminuent. En moyenne, elles ont perdu la moitié de leurs financements publics en dix ans.
Ça veut dire qu’elles ne peuvent plus payer leurs salariés, leurs véhicules, leurs actions. Ces associations sont pourtant souvent le dernier filet de sécurité. Elles évitent à beaucoup de personnes fragiles de tomber dans la précarité. Les conséquences vont être dramatiques, à court terme et à long terme. Pourrait-on se dire que « tout le monde doit se serrer la ceinture » ? C’est un peu difficile à entendre quand les subventions aux multinationales ne sont pas
diminuées. C’est encore plus difficile quand on refuse de taxer les ultra-riches, avec la taxe Zucman qui a été rejetée la semaine dernière par la droite, l’extrême droite et les macronistes.

Est-ce qu’on s’habitue à côtoyer cette pauvreté ?

Parfois, il m’arrive de pleurer devant un fait d’actualité, ou une personne que je croise dans la rue. Je n’en ai pas honte, au contraire. Se laisser toucher, émouvoir, c’est déjà être en lien avec
l’autre, et c’est souvent le premier moteur pour agir. Je pense aussi à Jésus, qui a tellement été touché par la souffrance, et qui a souffert lui-même. Je pense à Jésus qui pleure quand il apprend que son ami Lazare est mort, qui se met en colère quand il découvre des marchands dans le temple, qui a peur et qui doute sur le mont des oliviers. Mais Jésus ne reste pas les bras ballants. Il réagit ! Quand on est chrétien, on peut participer à des maraudes ou aller dormir dans notre paroisse avec des personnes de la rue.
Mais je crois qu’il faut avoir le courage de s’attaquer aux raisons systémiques de ces inégalités. Parfois on croit que c’est impossible de s’opposer aux puissants, aux systèmes qui écrasent les
faibles. Et on croit que d’autres vont le faire. Mais c’est à chacun de nous de prendre ses responsabilités, de la façon la plus ambitieuse
possible. Alors mon invitation ce matin, ce serait qu’au-delà des gestes du quotidien, on ait la force de se relever les manches, pour aller à la racine des inégalités.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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