Blanche Streb | Un rapport de l'ONU appelle à interdire la GPA
LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - Cette semaine, Blanche Streb s'intéresse à la gestation pour autrui, une pratique qui est évoquée dans l'actualité nationale mais aussi à l'étranger. Le récent rapport de l'ONU à ce sujet suscite un vif intérêt.
Blanche Streb © DRLa GPA, la gestation pour autrui, est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, depuis des années, depuis que je me
suis entendue dire que c’était ma seule option pour avoir d’autres enfants. Ça m’a transpercé le cœur. Et puis surtout parce que le sujet revient, encore et encore, sur le devant de la scène avec trois
évènements différents.
La GPA en France
D’abord, la récente déclaration de Gabriel Attal, chef de file du groupe Renaissance, laisse entendre qu’en vue de la prochaine élection présidentielle, il veut que la France réfléchisse à la
légalisation de cette pratique. Evidemment, ces effets d’annonce me font bondir. Surtout quand est brandi cet oxymore de « GPA éthique » doucereux et manipulateur.
Le nouveau rapport de l'ONU
Il y aussi le rapport de l’ONU qui vient de paraitre, rédigé par la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles. Un important travail d’enquête international. 120 contributions. 80 experts. C’est un véritable "coup de poing sur la table" porté contre cette pratique de la GPA dans le monde. Le document conclue que c’est une forme d’esclavage et de traite des personnes, à chaque étape du processus, y compris vers d’autres pays. Et même quand il y a des réglementations en place, cela n’efface pas ce risque et ne réduit pas les préjudices. Ce rapport appelle à l’abolition et même, ce sont ses mots, à l’éradication de toutes les formes de GPA au niveau international.
Vous voyez, la proposition de Attal, qui se prétend entre guillemet « progressiste » est en réalité complétement rétrograde. Le vrai progrès, c’est celui qui va dans le sens de la protection des
femmes, des enfants, de la dignité humaine. En particulier face à ces nouvelles formes d’exploitation des personnes et des corps que tissent ensemble les techniques procréatives et le marché.
Un colloque au Palais du Luxembourg
Un colloque, le 4 octobre au Palais du Luxembourg, organisé par 3 associations féministes, va donner la parole à 4 femmes qui ont vécu une GPA et qui parleront de cette maternité confisquée, des conséquences sur leur santé, psychisme, vie personnelle. Ça s’appelle « Écoutez les concernées ! Vérité sur la GPA ». C’est inédit, et soutenu par la sénatrice féministe et socialiste Laurence
Rossignol. Vous voyez, c’est intéressant de constater cette convergence des luttes. Je crois que la GPA n’est ni progressiste ni féministe, ni humaniste, mais qu’elle porte en elle un
véritable enjeu d’humanité qui concerne chacun : la manière dont on veut que notre société regarde et respecte l’enfantement.


Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Madeleine Vatel, journaliste au service foi & spiritualité de RCF ;
- Le mardi : Claire des Mesnards, pasteure de l'EPUdF et secrétaire exécutive du réseau européen chrétien pour l’environnement, et Elisabeth Walbaum, déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante ;
- Le mercredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Marie Wallaert de Lutte & Contemplation ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, et Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Etienne Pépin, directeur des programmes de RCF et Radio Notre-Dame.




