Antoine-Marie Izoard | Une invitation à suivre les saints
LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - À l'approche de la Toussaint, nous sommes invités à suivre l'exemple des saints pour persévérer sur le chemin de la sainteté... dans notre quotidien.
Antoine-Marie Izoard © DRLes catholiques âgés aujourd’hui de 40 à 70 ans, n’ont pas forcément été bercés par un catéchisme très orthodoxe en matière de doctrine ou de liturgie. Entre deux séances de papier crépon, tous les manuels de l’époque exhortaient au moins à suivre l’exemple des saints. Bien que certaines grandes figures de l’Église aient, depuis, violemment et légitimement chuté de leur piédestal, l’appel à la sainteté demeure et s’en retrouve plus affûté. Plus encore, les chrétiens du 21e siècle doivent-ils chercher à être semblables à Dieu.
De nouveaux saints
À Rome, où je suis ces jours-ci, les canonisations se succèdent et viennent nous rappeler que la sainteté est un chemin ouvert à tous, à la mesure de chaque époque. Pour preuve, la béatification ou la canonisation récentes d’enfants, de couples, de familles entières, ou celle des jeunes laïcs italiens Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, en septembre. Il en va de même de ceux proclamés saints par Léon XIV, mi-octobre : trois laïcs, trois religieuses et un évêque. Ils « ne sont pas des héros ou des chantres d’un idéal quelconque, avait assuré le pape, mais des hommes et des femmes authentiques ».
L’Histoire dira peut-être si Ashur Sarnaya, un homme authentique, était aussi un saint. Toujours est-il que cet Irakien de 45 ans, assassiné en bas de chez lui, à Lyon, le 10 septembre, semble avoir été victime d’un fanatique pour une seule raison : sur le réseau social TikTok, Ashur Sarnaya partageait avec enthousiasme la foi chrétienne qui l’animait.
Comment prendre exemple sur eux ?
Si nous devons toujours être prêts au martyre, tentons déjà de marcher vers la sainteté à petits pas, mais résolus, en sachant reconnaître autour de nous ceux qui s’en approchent et nous édifient. Car « les héros de l’Évangile sont parmi nous », assure très justement, dès le titre de son dernier ouvrage, Mgr Emmanuel Gobilliard. Loin de réécrire le Nouveau Testament, l’évêque de Digne partage avec nous ses rencontres d’évêque avec tant d’hommes et de femmes dans lesquels il reconnaît un personnage de l’Évangile : les bergers de la crèche, Jean Baptiste, Pierre ou la Samaritaine. Dans un autre ouvrage à peine paru, Bénédicte de Saint-Germain, collaboratrice à Famille Chrétienne, brosse le portrait de ces « piliers anonymes de l’Église » qui « font tellement partie des meubles qu’ils passent inaperçus ». Qu’ils soient en charge de l’accueil des défunts, responsable des enfants de chœur, animateur de chants, père de famille engagé ou maman solo accro à son chapelet, leurs petits actes d’amour accomplis avec fidélité font d’eux des « saints minuscules ». Alors, comme eux, même si nous ne finissons pas sur les autels et dans le Martyrologe romain, je suis certain que nous pouvons faire notre part pour le Royaume.


Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Madeleine Vatel, journaliste au service foi & spiritualité de RCF ;
- Le mardi : Claire des Mesnards, pasteure de l'EPUdF et secrétaire exécutive du réseau européen chrétien pour l’environnement, et Elisabeth Walbaum, déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante ;
- Le mercredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Marie Wallaert de Lutte & Contemplation ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, et Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Etienne Pépin, directeur des programmes de RCF et Radio Notre-Dame.




