Abstention : d'élection en élection, la France bat des records
Nous avons un taux d’abstention record à 52,5%. Cela signifie que sur les 49 millions d’électeurs appelés à aller voter, plus de 25 millions de personnes ne se sont pas dérangées pour participer. Election après élection, nous battons des records. En 2002, il y a 20 ans, pour le premier tour des législatives, l’abstention était à 35,5%. Elle n’a cessé de progresser depuis cette date.
De plus, le système électoral des législatives est défavorable aux partis d’opposition. Il faut obtenir au minimum 12,5% des voix des inscrits pour se maintenir dans une triangulaire. Or, avec un tel taux d’abstention à plus de 50%, cela signifie qu’il faut obtenir plus de 25% des suffrages exprimés, ce qui est quasi impossible et renforce le poids des partis arrivés en tête au premier tour.
Que signifie une telle abstention ?
Elle montre le désintérêt des jeunes et des milieux populaires, les plus nombreux à s’abstenir, pour notre système démocratique. Cette désaffection nuit à la légitimité des candidats élus et nuit donc aussi à la démocratie. Ce qui ne se joue pas par la médiation des urnes, se jouera un jour ou l’autre dans la rue. C’est d’autant plus étonnant que de nombreuses voix réclament en fait plus de participation avec le Référendum d’initiative citoyenne.
L’Eglise a-t-elle une position sur ces sujets ?
Oui, et c’est une position pour tous. Le Catéchisme de l’Eglise catholique rappelle que "la participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d’une manière responsable et en vue du bien commun". Cela ne concerne pas les seuls catholiques. Si les Français désaffectent le système démocratique auquel certains aspirent au prix même de leur vie dans d’autres pays, c’est l’équilibre pacifique de notre société qui est en jeu.
La participation est nécessaire mais elle est aussi insuffisante. En effet, et c’est la Doctrine sociale de l’Eglise qui le rappelle : "Une démocratie authentique n’est pas seulement le résultat d’un respect formel de règles, mais le fruit de l’acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures démocratiques : la dignité de la personne humaine, (…) le bien commun (…). Sans consensus sur ces valeurs, "la signification de la démocratie se perd et sa stabilité est compromise." Pensons-y en allant voter, dimanche prochain !
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