Une directrice de radio qui était... comédienne!
Émilie Bourdellot-Tarasconi, avant d’être directrice de l’antenne RCF Vaucluse, a fait carrière sur scène. Elle a suivi son rêve : devenir comédienne de théâtre. Du rêve de petite fille au planning rempli de projets de comédienne confirmée, elle nous raconte son parcours qui, comme pour beaucoup d’artistes, ne fut pas un long fleuve tranquille mais un chemin construit un challenge après l’autre.
portrait émilie (issue de RCF)Ce qu'il faut retenir :
- parcours de comédienne
Petite fille bavarde, énergique et très extravertie, son papa eut la bonne idée de l’inscrire à un atelier de théâtre pour qu’elle mette à profit sa personnalité dans une pratique artistique qui la canalise. Elle avait 8 ans quand elle prit le goût de la comédie, des dialogues récités avec intention, des émotions partagées au public.
La décision d’en faire son métier était alors entérinée dès le collège. Dans cette perspective, elle suivit un cursus littéraire avec spécialité théâtre au lycée. La visite de la Cité des Métiers à Paris où toutes les professions du spectacle étaient présentées, malgré des statistiques de réussites peu réjouissantes, ne la découragea pas. Bien au contraire. Ses parents (dessinateur industriel et infirmière), bien qu’inquiets de la condition financière promise par ce métier, la soutinrent dans tous ses choix.
Le baccalauréat en poche, la suite de son chemin se traçait à Paris où elle intégra une école de théâtre, l’Eponyme, tout en finançant sa scolarité par un travail de soudeuse !

Ses deux années de formation polypraticienne (mime, danse, chant, clown…), rythmées par des mises en situation de casting mensuelles et enrichies de conseils de gestion de carrière, lui permirent d’intégrer une troupe parisienne. La Compagnie du Théâtre Nout l’engagea comme salariée, hébergée dans le théâtre même. Son rêve prenait forme au sein de cette troupe à l’ancienne où les comédiens mettent la main à toutes les dimensions d’un projet, des costumes, à la communication, à la mise en scène, au décor, à la billetterie et à la gestion administrative. Puis d’une troupe à l’autre, de projet en projet, Émilie est devenue, pour son village, « la comédienne qui a réussi à Paris ». C’est à ce titre que le maire lui demanda d’animer des ateliers là où elle avait commencé.
Toute jeune comédienne professionnelle, elle accepta la proposition, espérant être à la hauteur du défi. Le goût de la transmission fut vite pris. Elle se mit également à l’écriture et à la mise en scène d’une pièce comme elle les aime : un support aux belles émotions, à l’humour et à la réflexion sociale. Ce seul en scène, Le Rêve de Violette, tourna en France et d’autres pièces la menèrent à jouer à l’étranger.

En 2010, l’aventure du Festival d’Avignon fut un tournant. Après une première tentative de représentation dans les rues peu concluante, elle décida de revenir l’année suivante, en spectatrice. C’est donc en observatrice qu’elle réalisa tout le potentiel de cette ville de théâtre, loin du milieu parisien saturé de jeunes comédiens et de pièces à voir. Quelques mois dans la capitale suffirent à clore ses projets du moment avant de prendre la route pour le Sud.
Une balade en ville, après avoir déposé ses cartons, lui fit découvrir un petit théâtre étrangement familier, tout lui rappelait celui de ses débuts. Le Théâtre du Chapeau Rouge accepta de lui laisser carte blanche pour organiser ses ateliers et ses représentations pendant une année. Les petits projets devinrent grands, tissant un nouveau réseau local de professionnels et d’amateurs passionnés. Cette salle de 40 places abrita les répétitions de sa troupe. L’aventure dura 12 ans.

L’âge avançant, le rythme continu des projets s’enchaînant, les innombrables heures passées à les faire émerger, tout ce flot perpétuel fit naître en elle une envie de stabilité. Le COVID et la mise en suspend des activités artistiques la convainquirent d’engager une réorientation professionnelle.
Toutes ses années de travail intense à créer sa place, son métier et ses projets n’avaient pas été vains puisque son expérience de troupe et d’entrepreneuse, comme ses compétences communicationnelles, devinrent de riches ressources pour son nouvel horizon professionnel…


L'orientation scolaire a ses codes, ses techniques, son vocabulaire. Catherine Esquer, praticienne en orientation chez Avenir Factory décortique avec ses invités, tous les mots clés pour mieux préparer l'avenir.
