STMicroelectronics annonce se séparer de 1000 salariés en France
C’est officiel : STMicroelectronics acte la suppression de 2 800 postes à travers le monde, dont 1 000 en France. Un plan qui s’étalera sur trois ans, en s’appuyant sur des départs volontaires, précise la direction.
C’est dans la région que le groupe concentre le plus de salariés, en Isère, avec 7 500 personnes à Grenoble pour la R&D, et à Crolles pour la fabrication. De quoi susciter l’inquiétude des syndicats.
STMicroelectronics fabrique des puces électroniques et des semi-conducteurs (crédits photos : STMicroelectronics)“On marche sur la tête” selon Nadia Salhi, ingénieure en Recherche & Développement et élue CGT sur le site de Crolles. STMicroelectronics vient d’acter la suppression de 2800 postes à travers le monde. Environ 1000 emplois seront concernés dans les antennes françaises du fabricant de puces électroniques et de semi-conducteurs. C'est dans la région que le groupe concentre le plus de salariés, en Isère avec 7500 personnes : à Grenoble pour la recherche et développement, et à Crolles pour la fabrication.
Le groupe franco-italien a confirmé devant les syndicats son plan de remodelage industriel, mardi 29 avril. Un plan qui s'étalera sur trois ans en s'appuyant sur des départs volontaires, précise la direction, qui n'a pas souhaité s'exprimer à notre micro.
“Les volontaires, on les a obligés”
Du côté des syndicats, ça ne passe pas. Pour certains salariés, la direction use d’éléments de langage. Selon Nadia Salhi, ingénieure et responsable syndicale à Crolles, la direction prévoit d’envoyer, en juin, un courrier personnel aux salariés qui occupent des emplois “en transition”. Il s’agit d’un “joli mot pour dire, soit ton emploi va être supprimé, soit ton métier va évoluer, tu vas devoir changer d'emploi.” Bien que la direction affirme s’appuyer sur le volontariat, ce n’est pas la version des syndicats “les volontaires, on les a obligés” confie Nadia Salhi, qui évoque des restructurations passées.
Le chiffre d'affaires de l'entreprise s'élève à plus de 2,5 milliards d'euros au premier trimestre 2025, mais accuse un recul de 24% sur cette période. Crise de l'automobile, concurrence chinoise, les carnets de commandes peinent à se remplir et imposent cette restructuration selon les dirigeants.
Un dialogue compliqué
Contactée, la direction n'avance aucun chiffre pour ses sites isérois. Elle assure attacher une importance au dialogue social avec les syndicats, ce que réfute ces derniers qui dénoncent un manque de transparence. “On a appris lors des CSE des 10 et 11 avril, qu'on arrête deux lignes de production en France, une à Crolles et une à Tours. À Crolles on en a deux, c'est des plaques de silicone 200 et 300 mm, et là on arrête la 200 mm à Crolles” regrette Nadia Salhi.
3 milliards alloués à l'extension de STMicroelectronics à Crolles
“On est purement là dans la casse sociale et la casse industrielle, alors que l'entreprise reçoit beaucoup d'argent public.” réagit Nadia Salhi.
En juillet 2022, Emmanuel Macron, alors en déplacement sur le site de Crolles, dévoilait son plan France 2030, avec 5,5 milliards pour le secteur des semi-conducteurs, dont près de 3 milliards alloués à l'extension de STMicroelectronics à Crolles. Une nouvelle usine pour augmenter la capacité de production, et qui devait entraîner la création d'un millier d'emplois. La direction confirme que son plan de remodelage ne remet pas en cause ce projet.


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