Situation politique française : Qu’en pensent les citoyens ?

Ce mardi 3 septembre 2024, la France est toujours sans Premier ministre, alors que 49 jours se sont écoulés depuis que Gabriel Attal a proposé la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron. Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et spécialiste de l'opinion publique, était l'invité de notre matinale non pas pour nous parler de la position de l’Élysée, mais pour explorer le sentiment des Français face à cette situation.

Les Français veulent des résultats

"Les Français ne sont pas dans une logique de casting, ils sont dans une logique de résultats", a expliqué Frédéric Dabi au micro de la matinale. Pour les citoyens, un politicien est en fonction pour "changer leur vie, pour transformer leur quotidien". D’après les enquêtes qualitatives, les Français ne reprochent pas spontanément au président de la République de ne pas nommer de Premier ministre ; ils lui reprochent d’avoir dissous l’Assemblée nationale. Cet acte est perçu comme "irrationnel", "incompris des Français", et aurait plongé le pays dans une "logique d’incertitude" L’IFOP, en collaboration avec Fiducial et Sud Radio, a mené un sondage en juin dernier pour LCI, Sud Radio et Le Figaro portant sur le moral des Français, avec la question : Quel est votre optimisme pour vous et vos enfants en pensant à l'avenir ? Il en est ressorti que 83 % des personnes interrogées étaient pessimistes face à l’avenir, soit huit Français sur dix. Ce sondage a été renouvelé fin août, révélant que l’optimisme est passé de 17 % à 39 %. Les Jeux olympiques ont agi comme un "shoot anti-déclin" sur le moral des Français. Toutefois, il s’agit d’un "optimisme provisoire", car 72 % des Français voient la France comme une nation en déclin.

En cette semaine de rentrée scolaire, après quatre ministres de l’Éducation en un an, les Français ont deux préoccupations majeures : l’éducation, avec l’école, et la santé, avec les hôpitaux.

L’économie française touchée par une situation politique inédite

"Il y a une confiance, je dirais, inédite vis-à-vis des dirigeants d’entreprises. On a vraiment changé d’époque depuis une dizaine, une quinzaine d’années. On a le sentiment que la politique à l’échelle nationale ne change plus la donne. De plus en plus, les Français se tournent vers les entreprises, et pas seulement sur les questions économiques, mais aussi sur les questions de santé, de laïcité, de lutte contre les discriminations, d'intégration, etc." a souligné le directeur général de l'IFOP. Alors, pourquoi pas un chef d’entreprise à Matignon pour relever le moral des Français ?