Réinventer le métier d'agriculteur

Une mutation des métiers agricoles

"Le milieu agricole est en pleine mutation. On a prôné pendant des décennies une agriculture peu onéreuse. Mais aujourd’hui on le sait, l’agriculture intensive a des conséquences non négligeables en matière d’impact environnemental" souligne Freddy le Saux, porte-parole de Terre de Liens et d’ajouter "la nature aura le dernier mot, elle ne négocie pas. Il faut repenser tout le système. On n’a pas aménagé le territoire, on l’a déménagé". Luc Vermeulen, président de la fédération nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles (CUMA) insiste sur la nécessité d’adopter des modèles d’agriculture plus écoresponsables : "De toute évidence, ce n’est pas l’agriculture industrielle qui va nous sauver".

Une profession stigmatisée

François, auditeur de RCF et agriculteur dans une ferme Terre de Liens témoigne d’une défiance croissante des citoyens envers les agriculteurs : "Un agriculteur est souvent considéré comme un pollueur, et ce indépendamment de ses pratiques. Je trouve cela dommage de stigmatiser la profession car les agriculteurs ne sont pas forcément libres de leurs choix". Luc Vermeulen connait bien le phénomène, mais rappelle : "il ne faut pas incriminer le paysan car il suit le plus souvent des ordres".

Une population vieillissante

Dans ce contexte, il devient difficile de susciter des vocations chez les plus jeunes. Leur engagement est toutefois vital, comme le souligne Luc Vermeulen : "il faut attirer les jeunes dans le monde agricole. Nous sommes face à un vrai enjeu de renouvèlement de génération. On estime que dans les cinq à sept années qui viennent, 50% des agriculteurs vont partir à la retraite". Il reste toutefois optimiste quant à l’avenir de la profession : "il y a des jeunes bien conscients des enjeux sociétales et environnementales et qui sont dans des dynamiques de solutions. On a beaucoup d’espoir pour relever ces défis".