Quinzaine du commerce équitable dans le Grand Est : “le commerce, oui, mais pas à tout prix”
La Quinzaine du commerce équitable fait son retour partout en France mais aussi à Metz, du 10 au 25 mai. L’objectif est de sensibiliser le public sur les inégalités engendrées par le commerce traditionnel. Elles concernent les pays du Nord mais bien souvent les pays du Sud comme les producteurs de cafés ou de thés.
Attila Sapci, conseiller municipal délégué à l’économie sociale et solidaire, l’économie circulaire et le commerce équitable à la Ville de Metz. “Le commerce, oui, mais pas à tout prix” est le slogan de l’événement de cette année. Derrière ce mot d’ordre, les citoyens sont amenés à s’interroger sur les choix que nous faisons au quotidien en tant que consommateur. Selon Attila Sapci, conseiller municipal délégué à l’économie circulaire et le commerce équitable à la Ville de Metz, nous sommes consommateurs de plus en plus jeunes. En plus de rappeler les grands enjeux du commerce équitable, ce dernier rappelle que cette édition 2025 de la Quinzaine du commerce équitable est axée sur la sensibilisation faite auprès des jeunes.
Sensibiliser les jeunes consommateurs au commerce équitable, une nécessité
Attila Sapci rappelle que les jeunes sont de plus en plus exposés aux réseaux sociaux. “Donc ils sont aussi exposés aux influenceurs qui travaillent avec les marques. Et ils sont devenus des consommateurs de plus en plus jeunes, notamment avec la possibilité d'acheter sur internet”, explique-t-il. Ce dernier rappelle donc la nécessité de sensibiliser ce public jeune sur les choix qu’ils font. Ils déterminent la vie des travailleurs de certains pays comme des producteurs de café, ou de chocolat au Ghana. “Ils déterminent leur vie. Quand on fait le choix d'acheter des produits équitables, c'est à dire des produits qui prennent en compte une juste rémunération des travailleurs et donc qui sont plus chers parce que le prix de revient est plus cher, l'impact réel c'est que ce sont pour ces producteurs dans ces pays une juste rémunération de leur travail et donc la possibilité de vivre décemment”, ajoute Attila Sapci. La possibilité de vivre décemment veut dire vivre comme ici, en Europe, avec des droits du travail et du travailleur ou des facteurs de production qui sont vertueux pour l'environnement. Derrières toutes ces questions de droit du travail et de vivre décemment, s’en cachent d’autres qui sont rappelées au public.
Chaque fois que nous faisons un achat, nous devrions tous nous poser ces questions : est-ce que c'est un achat qui est vertueux pour l'écologie, est-ce que ça soutient peut-être la production locale, bio ou est-ce que c'est un produit équitable ?
En tout cas il y a un sens dans tous les achats que nous faisons et on est aujourd'hui de plus en plus connecté au monde qui nous entoure”, précise-t-il.
Les transformateurs de cacao mis à l'honneur cette année
Pendant cette Quinzaine du commerce équitable, plusieurs temps forts ont lieu. Des jeunes de CM1-CM2 du Conseil municipal des enfants vont rencontrer Michael Marmon-Halm, le directeur général de l’entreprise Fairafric Ghana, spécialisée dans la transformation du cacao le 23 et le 24 mai prochain. C’est également l’invité d’honneur de l’événement. Pour les enfants, c’est l’occasion de comprendre ce que signifie “commerce équitable” et d'échanger avec le producteur. Les familles seront également conviées à ce temps fort.
Tout comme les producteurs de cafés ou de thés, ceux qui travaillent le cacao font face à une concurrence déloyale. Des artisans n’ont pas la même rémunération que des industries qui produisent du chocolat, par exemple. Lorsque les critères du respect de l’environnement sont pris en compte. Cela fait augmenter le coût d’un produit. Mais ceux qui ne respectent pas ces règlements environnementaux proposent leur produits à des prix bien plus attractifs.
L’entreprise Fairafric Ghana répond aux problématiques et aux valeurs du commerce équitable. Ce sont des coopératives à taille humaine. Parfois, les employés travaillent en famille. “La transformation de cacao, c’est aussi une culture qui se transmet”, explique Attila Sapci. Par conséquent, “Fairafric Ghana respecte ces valeurs de commerce équitable parce qu'ils ont une rémunération qui est juste et forcément ils respectent aussi des critères de respect de l'environnement dans leurs facteurs de production. Alors qu'on n'a pas du tout cette transparence avec d'autres groupes qui produisent par exemple du café ou du chocolat”, ajoute-t-il.
Pour en savoir plus sur l'intégralité du programme, vous pouvez cliquer juste ici.
Une société qui serait de plus en plus tournée vers le commerce équitable
Attila Sapci constate qu’il existe de plus en plus de jeunes engagés dans des associations qui se soucient de l’écologie et du commerce équitable. Plus largement, il y aurait eu une vraie prise de conscience notamment depuis l’après-crise de Covid. “On s'est tous interrogés collectivement sur comment on vit et comment on consomme. Chaque année et sur chaque événement, on voit qu'il y a plus de monde et plus de gens qui s'y intéressent : il y a eu les chalets solidaires, il y a quelques mois, à l'occasion du marché de Noël de Metz qui ont rejoint le commerce équitable”, confie le conseiller municipal.
L’événement a lieu jusqu’au 25 mai ailleurs en Lorraine comme à Toul, Nancy ou Vandœuvre-lès-Nancy mais aussi dans le Grand Est et sur tout le territoire français. Pour en savoir plus sur l’ensemble des manifestations dans le Grand Est, vous pouvez consulter le site internet national de la Quinzaine du commerce équitable en cliquant ici.


Chaque jour de la semaine, l'équipe locale de RCF Jerico Moselle approfondit un sujet d'actualité, s'intéresse à un événement ou donne la parole à un acteur du territoire.


