Qu'est ce que l'Economie de Communion ?

Un article rédigé par Marc Reynaud - le 25 avril 2025 - Modifié le 25 avril 2025

Devant le spectacle insolent de la richesse à São Paulo, côtoyant la grande pauvreté des favelas, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, fût profondément touchée et tomba malade. Rétablie, son diagnostic est sans appel : Comment une société aussi riche ne peut-elle par régler cette lèpre de la pauvreté à ses pieds ?

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« C’est l’amour du frère qui manque ». Cette amour du frère doit aussi être présent au sein des échanges économiques. D’abord au sein des entreprises, cœur de l’économie et au sein de toutes ses parties prenantes, en particulier les clients qui sont les prescripteurs finaux, c’est-à-dire chacun de nous.

Sur quelles valeurs et quel objectif est fondée l’économie de communion ?

L’économie de communion est une économie fondée sur l’amour et sur le don, y compris le don de soi, comme antidote à la satisfaction de l’intérêt individuel, fondement de l’économie actuelle. L’ambition est de contribuer à apporter des réponses à la question sociale en créant, par les entreprises, davantage de richesses et en répartissant cette richesse, de manière juste, par la création d’emplois au juste salaire. 

Dans une telle perspective, les transferts sociaux et la philanthropie ne sont pas la première réponse à la pauvreté. Cela exonèrerait les acteurs économiques de leurs responsabilités sociales. Transferts sociaux et philanthropie ne sont justifiés qu’en fonction des situations des personnes et des cas d’urgence.

En quoi cela touche-t-il le cœur de nos comportements économiques ?

Pour l’économie de communion, la justice précède la charité. Avant de donner du mien aux pauvres, il faut rendre aux pauvres ce qui leur est dû, comme le demande la pensée sociale de l’Eglise. La charité est indissociable de la justice. En termes économiques, la charité ne saurait être un substitut à justice. Le Pape François qualifie d’hypocrites ceux qui veulent aider les pauvres alors qu’ils sont la cause de leur pauvreté. 

« Commençons parne pas créer de pauvres ». Concrètement la justice se traduit par des échanges économiques au juste prix. Juste prix qui permet aux travailleurs de vivre dignement dans la société où ils sont nés ou qui les
accueille. Vivre dignement, c’est pouvoir se nourrir et nourrir sa famille, s’habiller, se loger, se former, se déplacer et épargner pour assurer sa sécurité et devenir propriétaire de sa maison. Définition qui est déjà présente dans la pensée sociale de l’Eglise dès la fin du XIXème siècle. Ce juste prix des échanges se décline en juste salaire, juste rémunération des sous-traitants et des fournisseurs, juste prix de vente, juste rémunération des actionnaires.


Ce juste prix n’est pas optionnel, car il relève du « Tu ne tueras pas », comme le rappelle avec solennité le Pape François. Avec son « Je consomme, il meurt », William Cavanaugh, théologien, souligne avec vigueur que la recherche systématique du prix le plus bas est un acte grave antisocial.

 

La suite est à écouter dans le podcast "Comprendre l'Economie de Communion" en haut de cet article.

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