Quand les femmes courent deux fois : la double vie des athlètes engagées

Deux vocations, une seule énergie

Dans la tête de Mélodie Julien, il y a des fiches de préparation pour sa classe de maternelle, et des fiches d’entraînement pour ses courses. Elle incarne une nouvelle génération de femmes qui refusent de choisir entre engagement professionnel et ambition sportive.

J’aime enseigner, j’aime courir. J’ai dû apprendre à faire cohabiter les deux.

Le défi invisible des doubles journées

Être femme, sportive, enseignante : trois identités qui, ensemble, représentent un défi logistique et physique. Entre les séances de fractionnés et les réunions pédagogiques, Mélodie a souvent sacrifié son sommeil, ses week-ends, et parfois, sa récupération.

Mais ce parcours inspire : la performance n’est pas incompatible avec le service des autres, à condition de réinventer ses équilibres.

Un modèle de discipline et d’adaptation

On a adapté mes entraînements avec mon coach. J’ai appris à écouter mon corps, à tester des choses.

En réduisant la quantité au profit de la qualité, Mélodie a maintenu un niveau international, tout en restant ancrée dans sa réalité quotidienne. Loin des clichés de l’athlète sponsorisée à temps plein, elle montre qu’il est possible d’exister au plus haut niveau autrement.

Une question de reconnaissance

Ces parcours soulèvent aussi une question : comment soutenir les sportives engagées dans d'autres carrières ? Si l’élite masculine bénéficie souvent de statuts aménagés, les femmes athlètes-professionnelles doivent encore se battre pour faire entendre la complexité de leurs emplois du temps.

À travers son choix d’alterner année sportive et année d’enseignement, Mélodie Julien esquisse une voie nouvelle, plus fluide, à la croisée du don de soi et de la quête personnelle.