Il fait partie des 170 photographes titrés au prestigieux concours de la Fédération Française de la Photographie et des Métiers de l'Image en 2025. Ils étaient 600 au départ. Une belle consécration pour Henri Derus, installé à Cournon-d'Auvergne, qui voit dans chaque portrait bien plus qu’une photo : un véritable échange. Nous l’avons rencontré dans son studio.
C’est un Henri Derus à la fois souriant et légèrement nerveux qui nous ouvre les portes de son studio. Le lieu, un petit appartement de plain-pied, a été entièrement aménagé selon les besoins du photographe. Dans la pièce principale, un fond noir, des jeux de lumière. À gauche de l’entrée, une salle dédiée aux changements de tenues pour les clients et les modèles. Ici, tout est pensé pour mettre à l’aise. C'est d'autant plus le cas de la dernière pièce, "le salon" comme l'appelle Henri.
C'est ici que je reçois, où les personnes se racontent, moi je ne parle pas beaucoup... D'ailleurs bien souvent, quand les gens viennent ici, ils se livrent facilement. Beaucoup d'aller-retours se font entre le fond noir et cette pièce pour avoir une ambiance détendue !
Plus que la technique, c’est l’humain qui l’anime. Chaque portrait est pour lui une rencontre, une manière de révéler ce que les mots taisent.
Et ça se ressent quand on lui demande pourquoi il s’est spécialisé dans le portrait. Il médite presque avant de nous répondre :
« En fait, les personnes viennent se découvrir, nous montrer leur univers. Et le portrait, c’est cette fusion entre leur monde et le mien. Grâce à ça, des gens sont mis en lumière, le temps d’une séance ! C’est chouette de voir l’émotion qu’il y a pendant, et après, en découvrant le résultat ! »
Henri Derus nous parle même de « photo-thérapie », comme une manière, pour certains, de se réapproprier leur corps, leur image, à travers une séance. C’est d’ailleurs les yeux embués qu’il nous raconte une séance avec une jeune femme, qui, grâce à un passage devant l’objectif, a su percevoir sa propre beauté. C’est ensuite sa mère qui est personnellement venue remercier le photographe, car la jeune fille en question avait « repris sa vie en main depuis », détaille t-il.
Afin de mieux saisir l’essence de son métier, nous lui demandons alors ce qui fait, selon lui, une bonne photo, un bon portrait. Du tac au tac, Henri Derus répond : « Il nous faut un modèle ! »Et voilà qu’une séance photo s’improvise. Une fois en action, la timidité de notre hôte s’évapore. Il place les lumières, ajuste les positions, fait quelques essais, envoie un peu de fumée… avec pour résultat la photo ci-dessous :
Ce que recherche Henri Derus, c’est « créer une ambiance », lui qui définit son style comme « jazzy ». Une patte qu’il a affinée au fil des années, depuis le lycée, où il a réalisé son tout premier cliché. Il en garde encore aujourd’hui les sensations et les émotions intactes. Car si la photographie fige un instant suspendu, Henri Derus, lui, est profondément marqué par les rencontres et les moments qu’il a pu immortaliser.
Questions à une personnalité auvergnate qui fait bouger la vie locale.
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