Une vague de licenciements a débuté à l'automne 2024, notamment marquée par les grands plans annoncés par Auchan et Michelin. Dans le Puy-de-Dôme, la série se poursuit avec les menaces qui planent sur les emplois à Carbios et dans la verrerie O-I à Puy-Guillaume.
L'histoire avait pourtant bien commencé. En 2011, Carbios, entreprise de biotechnologie spécialisée dans le bio recyclage de plastique voit le jour à Clermont-Ferrand. La société grossit, devient cotée en bourse et se renforce jusqu'à atteindre plus d'une centaine de salariés, dont la majorité travaillent à Clermont-Ferrand. Et puis vient le coup de froid. À la fin du mois de janvier dernier, la direction de Carbios annonce sa volonté de supprimer 40% de ses effectifs.
Ce plan de licenciements s'ajoute à ceux déclarés en novembre 2024 par Michelin et Auchan. Le leader mondial de fabrication de pneumatiques dont le siège est installé à Clermont-Ferrand annonçait la fermeture des usines à Cholet et à Vannes, soit près de 1.250 salariés mis à la porte. Quant à la multinationale de grande distribution française, elle dévoilait un large projet de licenciement à hauteur de 2.400 salariés en France, dont 200 à Clermont-Ferrand.
"Il y a beaucoup d'inquiétude. Les plans [de licenciements] qui sont annoncés les uns derrière les autres vont causer des souffrances. Il ne fait pas bon être salarié en ce moment en France", réagit Pascale Guyot, secrétaire générale de l'Union départementale Force Ouvrière du Puy-de-Dôme. En fin d'année 2024, leurs homologues de la CGT avaient dénombré 220 plans de licenciement pour l'année concernée, avec quelque 200.000 emplois menacés en France.
Encore récemment dans le Puy-de-Dôme, au début du mois d'avril, le secrétaire CGT du CSE de la verrerie O-I à Puy-Guillaume a promis une levée de boucliers. Trente emplois risquent d'être supprimés, dont dix-sept licenciements et une dizaine de non-renouvellement de postes vacants, a annoncé le groupe propriétaire américain Owens-Illinois dans un "projet de transformation stratégique de ses activités".
Face à cette période noire qui s'installe pour les salariés, les syndicats sont-ils toujours des entités de lutte efficace ? La question se pose que la présence des organisations syndicales dans les entreprises a encore baissé en 2023 d'après une étude publiée le mois dernier par la direction de la recherche du ministère du Travail (Dares).
"Pour notre part, on ne voit pas particulièrement de recul franc. Nous sommes toujours sollicités, notamment pour accompagner les salariés des TPE qui n'ont pas toujours accès à des syndicats et ne savent parfois pas comment défendre leurs droits", affirme Pascale Guyot.
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