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Avec Atelier Althaga, Nour Motte concilie création de vêtements recyclés et respect du rythme de vie de ses couturières

Avec Atelier Althaga, Nour Motte concilie création de vêtements recyclés et respect du rythme de vie de ses couturières

Un article rédigé par Clémentine Prouteau - RCF Sud Bretagne, le 9 octobre 2023  -  Modifié le 9 octobre 2023

Ancienne cheffe de projet dans la fibre optique, Nour Motte a lancé sa propre marque de vêtements pour enfants en s'installant à Lorient. Faits avec des tissus recyclés, les vêtements de l'Atelier Althaga sont cousus par un groupe de couturières. Un projet qui permet à l'entrepreneure d'allier vie de famille, conscience écologique et respect du rythme des travailleurs.

 

Stéphanie, Nour Motte, Brigitte et Coline, à Cidréa, à Lorient, où Nour Motte expose les vêtements de sa marque Atelier Althaga. Photo: Clémentine Prouteau Stéphanie, Nour Motte, Brigitte et Coline, à Cidréa, à Lorient, où Nour Motte expose les vêtements de sa marque Atelier Althaga. Photo: Clémentine Prouteau

Son portant de vêtements installé à côté des bouteilles du caviste Cidréa, à Lorient, Nour Motte semble fière du trajet parcouru. Cette ancienne ingénieure dans les travaux publics a choisi de tout quitter, son métier et sa vie à Gruson, dans le Nord, pour créer l'Atelier Althaga, sa propre ligne de vêtements pour enfants en tissus recyclés.

"Le métier d'ingénieur, en soi, me plaisait : la gestion humaine, le respect de délais, être toujours sur le terrain, j'adorais. Mais c'est vrai qu'il y avait certaines valeurs que je partageais moins". La cheffe de projet trouve que son métier manque "de respect vis à vis du rythme de vie" des travailleurs mais aussi "de bienveillance, parfois". Lorsqu'elle commence à travailler à  temps partiel après la venue de son troisième enfant, en mars 2020, elle se rend compte "qu'en fait, ce n'était pas possible. Ce genre de métier, c'est du 24 heures sur 24, détaille-t-elle. Je devais continuer à appeler les sous-traitants le mercredi, continuer à mettre la pression à mes équipes pour que ça aille vite." La jeune femme ne s'y retrouve plus.

Nour Motte déménage, prend le temps de réfléchir "à comment je veux entreprendre", cherche à allier exigence "avec un cadre un peu plus bienveillant". Elle rencontre notamment un club de couturières : "Quand je suis arrivée à Lorient, je me suis inscrite à la compagnie du Rouho, à Lorient. Là, j'ai pris le temps de faire connaissance avec des personnes que je ne voyais pas habituellement. C'est là que j'ai eu la révélation de comment je voyais mon collectif à long terme." Elle rencontre des femmes qui cherchent "à échanger. Je me suis rendue compte que la retraite n'était pas si évidente pour certaines femmes et qu'elles aimeraient être impliquées dans un projet qui a du sens et en respect de leur vie. De ces rencontres-là, j'ai réfléchi à comment les impliquer et les aider aussi, elles, à apporter tout ce qu'elles ont de précieux en elles."

Un collectif et des marques partenaires

Nour Motte créée alors l'atelier Althaga. Les vêtements pour enfants sont faits en tissus recyclés et cousus par les couturières de l'association. "J'étais en voiture et j'écoutais une émission qui parlait d'une Lorientaise qui lançait sa marque de vêtements avec une base d'upcycling. Je me suis dit que ça me correspondait complètement, raconte Brigitte, l'une des couturières. Et en retraite, j'avais besoin d'un petit complément. J'ai envoyé un mail sur le site de Nour qui m'a rencontrée, et ça a collé. Maintenant, cela fait 18 mois que je suis dans le collectif."

Un projet qui fonctionne : "maintenant, des marques nous font confiance, détaille l'entrepreneure. Papa pique et maman coud nous a attribué cet été la confection d'une édition limitée", un calendrier de l'Avent. Aujourd'hui, la jeune femme considère qu'elle a "bien fait de bouger". Et si elle devait rencontrer la Nour Motte d'il y a trois ans, elle lui dirait: "ce n'est pas facile tous les jours, mais tu ne le regretteras pas".

 

Vous pouvez retrouver l'intégralité de l'interview de Nour Motte dans notre podcast Entreprendre en Bretagne.

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