Lundi Mairies|Pénuries de médecins : Quelles stratégies pour les mairies iséroises ?
Cette année, entre 8 000 et 10 000 patients se sont retrouvés sans médecin traitant à la suite du départ à la retraite de sept praticiens dans la métropole Grenobloise. Une situation qui prévoit de s’aggraver d’ici 2030.
Que peuvent faire les maires contre les déserts médicaux?Un accès aux soins fragilisé
L’accès aux soins est de plus en plus difficile partout en France, certains font plusieurs centaines de kilomètres pour se rendre chez leur médecin traitant, d’autres se retrouvent sans. Afin d’aider à l’accès aux soins, certaines associations et des centres de santé sont créés. Patricia Ospelt et Hervé Derriennic sont coprésidents de l'association Centre de santé Saint-Bruno. Dans ce quartier de Grenoble, il y a environ 5,3 médecins pour 10 000 habitants. D’après Hervé Derriennic, “la mairie a totalement conscience de cette situation, il y a des médecins qui s'installent, par exemple au cours Gambetta, mais c'est un système d'urgence comme SOS Médecins qui ne prend pas en suivi régulier des familles ou des patients.”
Entre manque et attractivité
La pénurie de médecins en France trouve en partie son origine dans l’instauration du numerus clausus, qui a durablement limité le nombre de praticiens formés selon Hervé Derriennic . À ce facteur s’ajoute un enjeu d’attractivité. Hervé Derriennic rappelle que “le numerus clausus entraîne un déficit de médecins et le nombre de médecins arrivant en retraite est important, il y a l'attente d'une relève. La deuxième chose, c'est l'attractivité de la ville. Autant que l'attractivité, c'est la forme d'activité que propose un centre de santé qui peut intéresser un certain nombre de médecins.”
Un nouveau centre coopératif
Afin de soulager la situation, le centre de santé communautaire de Saint-Bruno a pour objectif de mettre en place un centre coopératif, “où chacun participe et où tout le monde s'entraide.” D’après Patricia Ospelt, “20 % de ce que font les médecins nous permettent de nous garder en bonne santé. Mais les 80 % restants, c'est tout le reste, c'est votre copine qui vous a dit que, c'est votre voisine qui vous aide à faire ceci…” Le projet, encore en phase de conception, devra toutefois convaincre la mairie et les collectivités territoriales avant de voir le jour.


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