Les Cadets de la défense, un engagement des jeunes au service de la nation

Qui sont les Cadets de la défense ?

Faire découvrir les métiers de la défense aux jeunes, c'est la mission du programme des Cadets de la défense. Par leurs 33 centres répartis en France, avec des établissements scolaires partenaires, ils impliquent environ 1.000 élèves. “Les Cadets s’inscrivent dans le plan Ambition armées-jeunesse, qui vise à accompagner les jeunes. On est passé à une armée professionnelle avec l’absence de service militaire. Maintenant se pose l’enjeu de comment faire découvrir les métiers de la défense et de la sécurité aux jeunes", révèle le Colonel Bertrand, délégué militaire départemental du Var. À titre de département le plus militarisé de France, le Var possède huit centres de cadets alliés à des unités militaires, qui vont chercher les élèves dans 50 collèges. Le Colonel Bertrand explique que "les cadets du Var fonctionnent avec le trinôme académique. C’est-à-dire l’Éducation nationale, la direction académique des services de l’Éducation nationale et l’Institut des hautes études de défense nationale".

Maintenant, se pose l’enjeu de comment faire découvrir les métiers de la défense et de la sécurité aux jeunes

Les Cadets de Nantes sont nés à l’initiative de l’Association des Sous-Officiers de Réserve de Nantes (A.S.O.R. 44) en 2016. “Nous sommes une des seules associations qui a pu mettre en place ce programme. Quand j’ai vu les Cadets de Tourvilles, j’ai tout de suite eu envie d’en monter un dans notre région”, révèle Georges Hubert, président de l’association. Une configuration différente qui accueille des lycéens de seconde et de première, mais aussi des adolescents qui font leur Service National Universel. Une initiative qui vient compléter d’autres programmes, pour éveiller l’esprit de défense, telles les classes de défense, les cordées de la réussite, les stages de troisième dans les unités, ou encore la Journée Défense et Citoyenneté.

Éveiller les jeunes à l’esprit de défense

Transmettre à des jeunes motivés des notions de citoyenneté, de sécurité, et de défense de son pays, des valeurs qui sont regroupées dans un programme très complet. “Les enfants ont 14 ans, ils ne touchent pas à une arme. On les éveille avec du mémoriel et du patrimoine, comme dans des cérémonies telles que le 11 novembre et le 8 mai. On leur fait des cours de civisme. Bien sûr, il découvre les métiers de la défense et de la sécurité, mais ils font aussi des activités sportives”, détaille le Colonel Bertrand. “Connaître son passé, c’est éclairer l’avenir”, complète-t-il. Les cadets rencontrent différents professionnels comme des militaires ou des élus. “Certains vont à Paris visiter les Invalides, le Sénat, ou encore l'Assemblée Nationale. C'est un éveil à notre patrimoine, avec des discussions autour du drapeau, ou le chant de la Marseillaise. C’est ça l’esprit de défense”, témoigne le délégué militaire départemental du Var. Ils permettent aussi de développer des valeurs et des compétences pour plus tard. “On veut cultiver des notions importantes comme savoir se débrouiller, avoir l’esprit d'équipe, ou faire preuve de solidarité et de cohésion” précise Georges Hubert.

Connaître son passé, c’est éclairer l’avenir

Les Cadets de la défense sont une politique publique qui s'appuie sur des partenaires pour se financer, comme le territoire, la région, le département, la mairie, la communauté de communes, ou les associations. Dans le Var, les cadets se réunissent les après-midis le mercredi plusieurs fois dans l'année, ainsi que dans un camp pendant trois jours. “Pendant ce camp, nous faisons beaucoup d'activités. La première journée est dédiée à une marche mémorielle avec des associations, cette année on va parler de la résistance. Ensuite, on a un rallye citoyen pour leur donner une première approche des métiers de la défense et de la sécurité, de l'administration, des douanes, de la santé, ou de la gendarmerie”, décrit le Colonel Bertrand.

Une initiative qui s'adapte au contexte actuel

Aider les jeunes à avoir conscience du contexte actuel et à s’engager. Selon le Colonel Bernard, “si on peut aider des jeunes à être conscients des enjeux de la défense, à trouver un sens et à s’engager plus tard s’ils le souhaitent, c’est bien. Il n'est pas question de revenir au service militaire, mais d’initier à l’esprit de défense pour garder le vivre-ensemble”. L’idée est de proposer ce dispositif à tous les jeunes. “Le plan Ambition armées-jeunesse s’appelait avant le plan égalité des chances. On veut vraiment raccrocher toute cette jeunesse et en faire des citoyens les plus complets. Nous aussi nous devons aller chercher les laissés-pour-compte de la République. C’est une volonté de notre part, on doit faciliter la mixité sociale et les contacts entre des jeunes issus de milieu différents”, explique le Colonel. Une ambition partagée par l’association ASOR 44. "On rembourse les billets de train pour les jeunes qui habitent loin, grâce à nos mécènes et partenaires. Sans ce remboursement, des familles ne pourraient pas y accéder”, révèle Georges Hubert.

On veut vraiment raccrocher toute cette jeunesse et en faire des citoyens les plus complets

Un dispositif qui fait débat. Pour André, auditeur de l’émission, "il faut passer à une culture de la non-violence et de la paix. Dans les évangiles, jamais la violence n’est utilisée, du moins la violence militaire”. Au contraire Henri, autre auditeur de l’émission, estime que “l’armée n’est pas là pour faire la guerre, elle est là pour préserver la paix. Si on n’a pas de défense, ça laisse aux autres la possibilité de nous attaquer”.

En réponse à ces deux réactions, le délégué militaire départemental du Var rappelle que "la devise de l'enseignement militaire est Si vis pacem, para bellum (si tu veux la paix, prépare la guerre). Loin de nous l’idée de militariser les jeunes, mais juste de préserver notre société que l’on aime, ne nous laissons pas surprendre. On a connu trente années de paix, et moi aussi j’aimerais la paix mais on se retrouve dans une situation où on a besoin d'un réarmement matériel, mais aussi d'un réarmement moral, au cas où”.

Il n'est pas question de revenir au service militaire, mais d’initier à l’esprit de défense pour garder le vivre-ensemble

Pour rejoindre les Cadets du Var, il faut être dans un collège partenaire d’une unité. Puis il y a une sélection, une lettre de motivation, pour exprimer pourquoi on veut entrer dans le dispositif, est nécessaire. “Pour se porter volontaire aux Cadets de Nantes, on marche plus au bouche à oreille, mais aussi par notre site et par le service national universel" dévoile le président de l’association ASOR 44.