Les bougies de Charroux, l'entreprise Bourbonnaise que rien n'arrête
Avec une progression annuelle de son chiffre d’affaire de 40%, l’entreprise bourbonnaise « Les bougies de Charroux » doit s’adapter en permanence. Répondre évidement aux besoins du marché, mais aussi recruter des collaborateurs, organiser les surfaces de production et prévoir l’avenir.
Bougies de Charroux / Cindy MichaudCe qu'il faut retenir :
- 130 collaborateurs aujourd'hui, 230 en 2028
- 38 boutiques aujourd'hui, 80 d'ici 2028
- 20 millions d'€ de CA aujourd'hui, 55 millions en 2028
Depuis 2007, c'est un nom qui résonne dans la tête des Bourbonnais « Les bougies de Charroux » entreprise 100% bourbonnaise est installée au Naturopôle de Saint-Bonnet-de-Rochefort. L’entreprise poursuit un objectif très ambitieux d'ici 2028 avec l'ouverture de 80 boutiques au total. On pourrait parler d’un passage « dans une autre dimension », quand on sait qu’au départ, il s’agit d’une petite unité de production que tiennent les parents de l’actuel directeur, Pierre Corgnet. Aujourd’hui, "L'Atelier de Charroux » comptent 130 collaborateurs, répartis à l’usine de Saint Bonnet (où est également installée le siège) et dans les boutiques, actuellement au nombre de 38. Le plan de croissance 2028-2033 que poursuit le DG vise à aller vers l’international et développer le réseau des boutiques en affiliation-commission.
Un processus qui reste artisanal, mais qui gagne en productivité
12 000 pots sortent chaque jour de l’usine de Saint-Bonnet. La bougie est un mariage très intime entre une cire, une couleur, un parfum (90 au catalogue), une mèche, un pot et une forme de pot. Chaque élément appelle à des mois de développement pour obtenir un brûlage parfait, le brûlage labellisé "RAL", qui brûle jusqu'au bout, sans gâcher de cire, avec le minimum d'émissions de suie et de fumée noire. Les étapes de production n'ont pas changées depuis que la maman de Pierre Corgnet a démarré la production en 2007. Seulement quelques produits ne sont pas français, comme le pot et la mèche (fabriqués en UE), l'essentiel de la production est assurée par une équipe féminine (par ailleurs, 94% des clients sont des femmes, dont la moitié ont moins de 40 ans). Dans les étapes principales, on note le méchage, qui permet de coller la mèche au fond du pot, le remplissage, qui se fait en deux couches, et l’étiquetage. Pour faire face à l’augmentation de la demande, certains remplissages se font à l’aide d’un pistolet qui mélange le parfum et la cire en même temps, ce qui accélère la chaine de production. L’entrepôt s’est aussi adapté, avec un agrandissement et des réorganisations des espaces de stockage, qui optimise le volume du bâtiment.

Les clés du succès
Pierre Corgnet veut rester fidèle aux valeurs humaines de l’entreprise :
La première clé, elle est managériale, elle réside dans la confiance que l'on place dans chacun de nos salariés. Chez nous, on a le droit à l'erreur, on a le droit de se tromper, et ça c'est assez fondamental. Quand on parle d'innovation, quand on parle de croissance, il faut se tromper. Ce que je demande à mes salariés, ce n'est pas de ne pas se tromper, c'est de savoir apprendre de leurs erreurs. Et puis la deuxième des clés, c'est l'envie. On a un projet qui est incroyable, on fabrique des bougies à la main, c'est extrêmement motivant, le tout sur un projet qui de plus en plus s'accapare des sujets de transition environnementale, de transition sociale et sociétale, on avance à notre rythme, mais dans une direction avec beaucoup de visibilité pour chacun de nos coéquipiers et coéquipières.
Sur le plan environnement, le directeur cite en exemple les cartons d'emballage, utilisés en moyenne entre 6 et 8 fois avant d'être broyés et convertis en calages de cartons à destination du e-commerce.
Jusqu'au bout, on essaie de réutiliser un maximum toutes les matières. On essaie de bannir au maximum le plastique.
De la PME à l’ETI
Le groupe « L'Atelier » prépare environ 45 000 commandes e-commerce par an. En ce moment, à l’approche des fêtes, 150 commandes sont traitées chaque jour, et ce chiffre va grimper sur décembre à environ 500 commandes par jours. Pour le directeur général, aujourd'hui
L'une de nos grandes réussites ces derniers mois, c'est d'arriver à préparer nos collections avec un an d'avance. Puisqu'on a besoin de plus en plus de visibilité, de plus en plus de planifier nos opérations, et donc on a mis en place toute une organisation. En 2024, le groupe L'Atelier, c'était 20 millions d'euros de chiffre d'affaires. Lorsque nous aurons 80 boutiques en 2028, on vise le 55 millions de chiffre d'affaires pour environ 230 salariés, soit le passage à l'ETI (entreprise de taille intermédiaire). C'est un challenge qui est gigantesque, qui change l'intégralité de l'organisation, puisque de plus en plus, les gens se spécialisent dans leur métier, on met des managers expérimentés à la tête de chaque département et pour tout ça, on se fait accompagner par beaucoup de prestataires externes, par beaucoup de missions, notamment de la région, la BPI… pour arriver à passer ce cap. C'est un très gros rythme.



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