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Jean-Luc Catoir : une vie de médecin entre vocation, engagement et poésie

Jean-Luc Catoir : une vie de médecin entre vocation, engagement et poésie

Un article rédigé par Gaëtan GAUZA - RCF Occitanie, le 24 avril 2025 - Modifié le 28 avril 2025
Visages d’OccitanieJean-Luc Catoir : médecin de famille, médecin de l’âme

Médecin à la retraite, Jean-Luc Catoir continue de soigner à Albi. Héritier d’une longue lignée médicale, il témoigne d’un engagement profond auprès des plus fragiles, entre fidélité familiale et vocation humaniste.

Jean-Luc Catoir, médecin retraité à Albi © GGAJean-Luc Catoir, médecin retraité à Albi © GGA

Médecin à la retraite… ou presque. Jean-Luc Catoir continue d’exercer une journée par semaine à Albi dans le cadre d’une association de médecins retraités. Entre souvenirs de carrière, héritage familial et engagement auprès des plus fragiles, portrait d’un homme au parcours inspirant.

Il parle avec calme, avec ce recul bienveillant que l’on devine forgé par des décennies de rencontres humaines et de diagnostics. Jean-Luc Catoir est médecin. Il l’a toujours été. Et même s’il est officiellement retraité depuis un an et demi, il continue à soigner, à écouter, à être là.

Je suis un peu comme Obélix, dit-il en souriant, je suis tombé dedans quand j’étais petit.

Car chez les Catoir, la médecine est une histoire de famille. Deux arrière-grands-pères médecins, un grand-père engagé sur le front de la Première Guerre mondiale, un père médecin du travail : difficile d’échapper à l’appel du stéthoscope. Pourtant, ce n’est pas une simple tradition familiale qui a guidé Jean-Luc, mais bien un sens profond du service et de l’écoute.

De Gardanne à Réalmont, deux vies de médecin

Né à Nice en 1959, Jean-Luc Catoir fait ses études de médecine dans sa ville natale avant de s’installer à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône. Il y exerce pendant vingt ans dans un quartier populaire, au contact de nombreuses familles en difficulté sociale. Un terrain d’exercice exigeant mais riche de sens :

Il n’y avait pas de pédiatre, je voyais beaucoup d’enfants. C’était vivant, parfois difficile, mais passionnant.

Puis, changement de décor : il s’installe à Réalmont, dans le Tarn. Un environnement plus rural, où le lien avec les patients prend une autre forme, plus lente mais plus profonde.

Dans les Bouches-du-Rhône, en deux ou trois consultations, on connaissait la vie des gens. Ici, il faut parfois plusieurs années pour comprendre les familles.

Ce qu’il préfère ? Le terme de "médecin de famille". Un mot ancien, mais qui résume tout : la proximité, la fidélité, la confiance mutuelle.

Un métier en crise, mais une passion intacte

Avec le recul, Jean-Luc Catoir analyse avec lucidité les difficultés actuelles du monde médical : le vieillissement de la population, la féminisation du métier, les jeunes médecins aspirant à un meilleur équilibre de vie, et un manque d’anticipation des pouvoirs publics. Résultat : les déserts médicaux se multiplient, y compris dans les zones urbaines.

On le savait. Nos syndicats ont tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps, mais ils n’ont pas été écoutés.

Pour pallier ce manque, il s’est engagé dans une association de médecins retraités à Albi. Une journée par semaine, il consulte des personnes âgées, des étudiants, des migrants, souvent sans médecin traitant.

L’écriture comme exutoire

Face aux souffrances rencontrées, face aux solitudes, Jean-Luc Catoir a trouvé un autre langage : celui de la poésie.

L’écriture permet de se ressourcer, de relativiser, de s’ouvrir à autre chose.

Il a publié un recueil intitulé Chaque jour ausculté aux éditions La Boucherie littéraire, né de ses expériences médicales, notamment lors de ses visites à domicile.

La médecine, un chemin de vie

Il ne garde pas forcément en tête les souvenirs les plus heureux :

Ce sont les moments difficiles qui marquent, qui restent.

Mais il n’hésiterait pas une seconde à recommencer. Et pour les jeunes qui hésitent à s’engager dans cette voie, son conseil est clair :

Il ne faut pas avoir peur de donner de son temps, ni d’écouter. Ne pas faire ce métier pour l’argent, mais pour se mettre au service des autres.

Et pour rester en bonne santé ? Le docteur Catoir rappelle les fondamentaux : bonne hygiène de vie, alimentation équilibrée, activité physique… Mais surtout, il insiste sur l’importance d’accompagner les patients là où ils en sont, sans les juger.

Jean-Luc Catoir incarne cette figure discrète, engagée et profondément humaine du médecin de proximité. Un homme dont le cœur bat encore au rythme de ceux qu’il soigne — avec douceur, rigueur, et parfois, quelques vers.

GGA
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Visages d’Occitanie
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