Industrie : Chez IPS les salariés bousculent les clichés
"Si tu ne travailles pas à l'école, tu finiras à l'usine". Cette petite phrase, encore répétée dans bien des familles, colle à la peau de tout un secteur qui peine toujours autant à recruter. A Bas-en-Basset, en Haute-Loire, l'entreprise familiale IPS (Industrial Packaging Solutions), spécialisée dans les films et les sacs plastiques, multiplie les actions pour montrer une toute autre réalité de l'industrie qui, en Auvergne-Rhône-Alpes, représente plus de 22% des emplois salariés.
Hassan a multiplié les missions chez IPS avant de devenir chef d'atelierComme dans de nombreuses usines françaises, les ateliers d'IPS s'appuient désormais sur la robotisation, l'informatique et les équipements de pointe. Loin du cliché des chaînes bruyantes et de la manutention pénible, les salariés évoluent dans un environnement où les compétences techniques, la polyvalence et la progression de carrière sont au cœur des parcours.
Modifier l'image du secteur auprès des jeunes
Responsable des ressources humaines chez IPS, Isabelle Besson voit encore chaque jour les effets de cette représentation négative. Comme de nombreuses entreprises Industrial Packaging Solutions consacre beaucoup d'énergie pour recruter de nouveaux collaborateurs et les convaincre d'oser travailler dans le monde de l'industrie. Pour elle, l'un des enjeux majeurs est de "casser" cette image auprès des jeunes (voir plus bas) et de leurs familles, en montrant combien les métiers ont changé.
Elle insiste notamment sur la montée en technologie des ateliers "avec de plus en plus de robotique, d'informatique et beaucoup moins de manutention qu'avant". Une transformation des postes de travail qui permet d'embaucher sur des postes plus qualifiés et moins épuisants. Chez IPS, ce sont ainsi plus de 30 métiers qui sont représentés. De l'extrusion à l'impression, en passant par la sacherie, les RH, le commerce, la qualité ou encore la R&D. Les salariés peuvent ainsi imaginer évoluer au sein de l'entreprise en gagnant en responsabilité et en augmentant leurs rémunérations. Une réalité bien loin de l'image des "petits boulots" sans débouchés.
Des parcours qui bousculent les clichés
Si les machines ont changé, le parcours des salariés sont aussi beaucoup plus variés qu'avant. Arrivé il y a plus de 30 ans, Christophe Homeyer a connu l'époque où les machines étaient moins techniques et où l'on calculait encore "de tête" les formules pour les régler. Avec l'arrivée de systèmes plus perfectionnés, les équipement réalisent aujourd'hui une partie de ses calculs, réduisant les risques d'erreur, mais modifiant aussi la manière de travailler "c'est très différent. D'un côté le travail est plus accessible, mais d'un autre on fait un peu moins fonctionner notre tête" explique Christophe avec une pointe de nostalgie. Mais au fil du temps et des évolutions il a gravi les échelons : d'abord régleur, puis chef d'équipe, il est désormais chef d'atelier, après avoir débuté "sans diplôme", preuve selon lui "que quand on veut on peut y arriver !".
Une fierté que ressent également Hassan Berkani, 44 ans, dont 14 au sein d'IPS. Entré en 2011 comme aide extrudeur, il apprend le réglage, change ensuite de métier pour s'occuper du nettoyage avant de rebondir après l'épidémie de Covid. A l'époque IPS développe la fabrication de blouses pour le secteur médical qui en manque cruellement. Le PDG, Anthony Vacher, va alors créer l'atelier sacherie et lui confie le poste de responsable en 2020. Hassan, intarissable lorsqu'il faut parler de son métier, explique avec le sourire "je suis rentré comme un petit régleur et aujourd'hui je suis chef d'atelier". Une évolution professionnelle qu'il "n'aurait jamais imaginé" mais qu'il ne voit pas comme une fin en soi "oui, je souhaite toujours progresser".
Une place pour les femmes dans les ateliers
Dans ces métiers encore très masculins, Camille fait figure de quasi exception. Aide imprimeur depuis 4 ans, elle travaille sur d'immenses machines huit couleurs qui marquent les bobines plastiques. Souvent sollicitée pour aider au réglage des appareils elle se plait dans la diversité des missions "j'aime beaucoup parce que c'est souvent différent. Il faut régler au millimètre près pour répondre à la demande des clients". Camille a toujours souhaité travailler dans l'industrie mais explique avoir "toujours été envoyée dans l'industrie agroalimentaire" lors de ses missions en intérim. C'est finalement une rencontre avec la DHR d'IPS, Isabelle Besson, durant une formation qui lui permet de faire son entrée dans la plasturgie. Elle devait entrer à la sacherie, mais découvre l'impression...et y reste, parce que l'ambiance de l'équipe est bonne et que les tâches y sont variées "c'est tout le temps différent et ça me plait".

La semaine de l'industrie : Ouvrir les entreprises à la jeunesse
Créée pour rapprocher le monde industriel du grand public, la Semaine de l'Industrie propose chaque année en novembre, des visites, rencontres et ateliers pour faire découvrir le secteur et ses métiers. En 2025, une quinzaine d'événements a eu lieu partout en Haute-Loire à l'initiative de la CCI de Haute-Loire, du Département de la Haute-Loire et des services de l'état. IPS, a ainsi accueilli une classe de 4ème du collège Anne Frank de Brives-Charensac pour une découverte des coulisses de la plasturgie.
Les élèves ont eu l'occasion d'échanger avec les responsables de plusieurs ateliers, voir les machines en fonctionnement et interroger directement les professionnels dans leur quotidien.
Retrouvez leurs réactions ainsi que les explications d'Anne Claire Force, responsable industrie à la CCI43 et Thomas Cote du Département de la Haute-Loire dans le reportage diffusé dans les matinales RCF du vendredi 21 novembre.
IPS fabrique des sacs de couleurs et des sacs imprimés @RCF 2025

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