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Crise du logement : la cohabitation intergénérationnelle se développe

Crise du logement : la cohabitation intergénérationnelle se développe

Un article rédigé par Maguelone Peuchot - RCF, le 19 février 2024  -  Modifié le 20 février 2024
Je pense donc j'agis Face à la crise du logement, la cohabitation intergénérationnelle se développe

Chaque année, c'est la même rengaine pour plusieurs dizaines de milliers d'étudiants en France : impossible de trouver un logement car les loyers sont chers, le marché est saturé, et les garanties demandées sont exagérées. Depuis quelques années se développe ce qu'on appelle la cohabitation intergénérationnelle. Une émission Je pense donc j’agis de Melchior Gormand.

Photo d'illustration © Campus production / Pexel Photo d'illustration © Campus production / Pexel

La cohabitation intergénérationnelle s'est développée après la grande canicule de 2003 que les seniors ont traversée parfois dans une grande solitude. Le principe est simple. Les personnes âgées ne veulent pas vieillir seules. Elles offrent alors un logement à moindre coût et une présence chaque soir pour des étudiants qui en ont besoin. 

Une rencontre basée sur du vrai

La clé de la cohabitation est la bonne entente d’un duo. Soline de Villard directrice de l'association Tim & Colette précise "qu’il n’y rien de tel que l’humain pour comprendre l’humain. On n’est pas sur un trajet de 4 h en Blablacar". Pour elle, une cohabitation est "une aventure qui est beaucoup plus intime". Il faut que les deux parties soient en adhésion totale.

Mathilde Duveau, directrice de l'association Un temps pour toit, a clarifié les étapes pour la création d’un dossier. Les deux personnes concernées se rencontrent pendant un premier entretien. Elles donnent ensuite une appréciation, leur motivation et un retour sur l’entente avec l’autre personne. Enfin, un contrat est rédigé avec un engagement réciproque sur les tâches de chacun. Après l’installation du jeune dans l'habitation, l’association vérifie toujours le bon fonctionnement du duo. 

 

Un cœur à cœur entre deux personnes. 

 

Cohabitation intergénérationnelle : donnant-donnant

Cette vie à deux permet un soutien financier pour la personne âgée et offre à l'étudiant une habitation à moindre coût. Le jeune rend des services du quotidien comme sortir les poubelles, faire des courses ou faire le ménage. Marcel, un auditeur, témoigne sur sa relation avec un étudiant : "on ne se voit pratiquement que le soirLorsque je ne sais pas me servir de mon téléphone, il m’aide. Pour mes enfants, c’est aussi une assurance que si jamais j’ai un malaise il puisse intervenir".

 

Tout le monde a pu ressentir l'isolement depuis la Covid-19 en 2020. 

 

L'étudiant s'engage aussi à être une présence régulière au domicile. Soline de Villard voit les jeunes comme "des oiseaux sur les branches, il faut leur trouver un nid". C’est une vraie relation gagnant-gagnant.

Parfois, la personne âgée a un service d’aide à domicile qui vient pendant la journée. Le jeune est surtout présent pour la nuit. "Aux débuts de la cohabitation intergénérationnelle, nous avons été mal vus des services d’aides à domicile”, raconte Soline de Villard. Il est ainsi essentiel de bien définir les tâches de chacun dans le contrat afin que tout se déroule au mieux.

 

Je pense donc j'agis Face à la crise du logement, la cohabitation intergénérationnelle se développe

Une réponse à la crise du logement

"On manque de propositions d’hébergement. Il faut ouvrir les conditions d’accueil et nous ne sommes pas dans un mode de vie contraignant. Être vieux, c’est être jeune plus longtemps que les autres", rappelle Soline de Villard. Mathilde Duveau réplique qu’ils ont "500 contacts téléphoniques avec 200 dossiers qui aboutissent". Le manque de propositions ne répond pas à la demande des jeunes. La directrice d'un Temps pour toit insiste sur l’importance de se diversifier.

En 2030, il y aura plus de 20 millions de personnes âgées de 60 ans et plus en France. La résidence autonomie est une piste à explorer qui serait une bonne alternative à la maison de retraite. Il y a donc un enjeu : trouver plus de logements pour les jeunes et initier les personnes vieillissantes au partage de leur logement. De plus, Soline de Villard parle d'offrir "des tarifs avantageux, de 40 % en dessous de la moyenne du marché" pour les étudiants.

 

Les jeunes frappent à notre porte. 


Accueillir un jeune peut engendrer un coût supplémentaire. Marie-Thérèse, une fidèle auditrice, évoque une amie qui souhaite accueillir une personne chez elle. Mais elle devrait ouvrir une chambre. Il faut donc réussir à trouver le bon compromis pour les deux personnes. 

 

Ca fonctionne et ça cartonne. 

 

"Les deux côtés aiment habiter ensemble." Il y a une "adhésion collective au projet", s’exprime Soline de Villard. Mathilde Duveau parle de "nouvelles formes de logement intergénérationnelle" avec l'idée de construire une société inclusive où le logement serait vraiment vecteur de partage et de lien.

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© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis

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