Droits de douane : les opérateurs économiques français reçus à Bercy
Les représentants des filières économiques françaises étaient reçus ce mercredi 30 juillet 2025 à Bercy. Les organisations patronales et filières industrielles avaient rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et le ministre de l'Économie, Eric Lombard. Une rencontre qui fait suite à l'accord douanier trouvé ce dimanche 27 juillet, entre Ursula Von der Leyen et Donald Trump en Écosse. Marie Fernet, Avocate et docteure en droit des affaires et douanier fait le point sur les enjeux de cette rencontre.
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Les opérateurs économiques français étaient reçus à Bercy ce mercredi. Après l’accord trouvé dimanche 27 juillet, entre Ursula Von der Leyen et Donald Trump en Écosse, les produits européens exportés aux Etats-Unis subiront des droits de douane généraux de 15 %. Le Premier ministre, François Bayrou, a qualifié cet accord de "résolution à la soumission [aux USA]". Les organisations patronales et filières industrielles avaient rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et le ministre de l'Économie Eric Lombard.
(...) Le problème, c'est que l'on parle à partir de communiqués de presse, car le texte de l'accord politique n'est pas encore écrit.
Marie Fernet, avocate et docteure en droit des affaires et douanier voit cet accord comme incomplet : "il reste des zones d'ombre, notamment quant aux filières de l'acier et de l'aluminium. Resteront-elles taxées à 50 % par les Etats-Unis, comme elles le sont déjà aujourd'hui ?" Marie Fernet ajoute : " l'Union européenne semble entendre ce flou comme une exemption de douane, mais rien n'est sûr du côté des USA. Le problème, c'est que l'on parle à partir de communiqués de presse, car le texte de l'accord politique n'est pas encore écrit."
La guerre commerciale a déjà commencé.
Le 13 mars dernier, Donald Trump menaçait de taxer les vins et spiritueux européens à 200 %. En juillet, il annonçait une hausse des droits de douane sur les produits européens importés à 30 % dès le 1er août 2025. Des pressions économiques qui ont semé la discorde parmi les 27 états membres. Le gouvernement italien, qui craignait une "guerre commerciale", soupire de soulagement à l'annonce d'une entente entre les USA et l'UE. Mais pour Marie Fernet, "la guerre commerciale est déjà là". Elle ajoute : "depuis le début de la crise, l'Italie a été très pro Trump et a poussé à ce qu'il y ait un accord. D'autres états étaient plus favorables à un bras de fer et à tenir certaines positions. C'est toute la difficulté : il faut trouver une positon commune aux 27 états."
Trouver une position commune aux 27 états membres
En France, les manifestations de mécontentement ne se sont pas fait attendre. Dès mardi, Patrick Martin, président du Medef, a déclaré que ce n'était pas "un bon deal", même s'il reconnait de bons côtés à cet accord comme l’absence de taxe de l’aéronautique et du pharmaceutique. Le lendemain à Bercy, lors de sa rencontre avec les acteurs économiques français, le ministre de l'Économie Eric Lombard a demandé que soient "clarifiées" les exemptions de douanes. Une exigence formulée par Emmanuel Macron le matin même en Conseil des ministres. Le président de la République estime que : "Ce n'est pas la fin de l'histoire et nous n'en resterons pas là." Au sortir de Bercy, les représentants des secteurs économiques, comme Alexandre Saubot, président de France Industrie, ne semblaient pas encore rassurés face à ces incertitudes.


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