Poules, vaches, cochons, ânes : la ferme pédagogique s’impose comme un formidable outil d’apprentissage en plein air. D’où vient cet intérêt du public pour l’apprentissage au vert ? Que vit-on dans une ferme ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
Sauter du coq à l’âne, une activité comme les autres dans les fermes pédagogiques. Ici, on caresse, nourrit, accompagne, découvre tous les animaux. Bien plus qu’une simple visite, ces structures proposent aux visiteurs de se reconnecter à la nature en apprenant plus sur le vivant. C'est aussi le moyen de rencontrer des espèces rares sous nos latitudes.
Dromadaires, chameaux, lamas, moutons bleus du Maine, alpagas. Il n’y a pas que des poules à la ferme ! Ces animaux atypiques font la joie des enfants et le plaisir des adultes, le tout dans un apprentissage en plein air. Dans les fermes pédagogiques, le public apprend à se reconnecter au vivant. C’est le cas des Fermes de Justin en Auvergne-Rhône-Alpes. Coraline Couchon, responsable technique de l’une de ces fermes, parle d’un projet qui a vocation à "faciliter l'accueil du public et comment faciliter le contact entre le public et les animaux”. Et parmi leurs animaux, un renne fait le bonheur des jeunes comme des grands.
Le principe, c’est le contact avec les animaux.
"On fabrique du cidre, on a des moutons, on fabrique du poiré. Et en complément, on a plus de mille animaux." Hervé de Mézerac est fondateur de la Ferme pédagogique du Domaine de Ouézy. Chez lui, "le principe, c’est le contact avec les animaux et de connaître toutes les races d’animaux de la ferme". Ici, les employés de la ferme accueillent le public toute l’année, sauf pendant la période hivernale. Les visiteurs observent les animaux depuis des cabanes dans les arbres, à la manière d’un parc animalier, et sur près de 20 hectares de terrain.
Grands animaux, ou petits insectes, le vivant s’observe sous toutes ses formes. Dans le 4e arrondissement de Lyon, la ferme pédagogique de la Croix-Rousse ouvre ses portes aux riverains et aux écoliers. Ils y découvrent le monde complexe des abeilles, ou cultivent leur jardin. "Le public qu'on accueille le plus ce sont des enfants de maternelle et de primaire”, explique Maud Guérin, animatrice de la ferme. “On s'intéresse plus largement au vivant de la ville, aux petites espèces qu’on ne voit pas forcément, qu’on ne domestique pas", cite-t-elle. Avec le réseau Animaterre, la ferme noue un partenariat avec plusieurs structures d’éducation populaire du quartier. Parmi les diverses activités, "on va proposer des animations sur la mare donc en milieu aquatique, sur les pollinisateurs, sur le compostage, sur le jardin, sur les oiseaux et sur les arbres”.
"Il y a un réel besoin de nature, de vivant, de vert". D’après Coraline Couchon, c’est après la pandémie de Covid-19 que le public a commencé à faire appel aux fermes pédagogiques pour se reconnecter à la nature. “Avec les animaux, on se rend compte que les adultes recréent du lien avec leurs enfants”, raconte la responsable technique. “Grâce aux activités proposées, des personnes âgées se souviennent d’eux petits, avec des animaux”. “Ou alors des adultes, qui ont oublié cette part là d’eux, se rendent compte qu’ils passent un chouette moment au contact des animaux”, continue-t-elle.
Il y a un réel besoin de nature, de vivant, de vert.
La nature est génératrice de lien. C’est ce que constate une auditrice, Véronique, fondatrice de la Ferme de Bois Plan située dans l’Allier. Cette ancienne professeur d’éveil musical a souhaité “sensibiliser les gens à tout ce qu’il nous arrive au niveau écologique”. Parmi son public, elle se réjouit de voir “des grands-parents qui viennent avec leurs petits enfants. Ça permet aussi de créer un dialogue intergénérationnel”.
Tout le monde est de plus en plus déconnecté de la nature.
Le contact avec les animaux a donc des bienfaits sur la santé, parfois dignes d’une thérapie. Les fermes de Justin accueillent environ 150 établissements médico-sociaux chaque année. “Des enfants, des adolescents, des adultes en situation de handicap physique, mental ou même social” sont invités au contact avec les animaux. “Ils vont brosser les chevaux, aller les faire brouter. Pour la dynamique physique, nous proposons des parcours psychomoteurs à pied, ou à cheval”, résume Coraline Couchon. D'après elle, le projet avait d’ailleurs pour vocation de servir de médiation animale en premier lieu, avant de s’ouvrir aux autres publics.
Dans un monde connecté, “tout le monde est de plus en plus déconnecté de la nature”, regrette Hervé de Mézerac. Mais il se réjouit de voir “de nombreux adultes sans enfant qui visitent la ferme parce qu’ils ont besoin de se reconnecter aux animaux, aux traditions et à la nature pure”. C’est peut-être ça la recette du bonheur : troquer le ciment pour un brin de verdure et quelques brebis !
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
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