Carte Postale : l'église Santa Engracia
Version 1920x1080 1718274009Nous sommes aux XVIe siècle, les travaux de Santa Engracia sont bien avancés voire presque finis lorsqu’un jeune homme est accusé d’avoir volé des hosties. Il est alors condamné sans procès, à mort. Sur le bucher, il dira : "Aussi vrai que je suis innocent, les travaux de l’Eglise de Santa Engracia ne se termineront jamais". Ce qui s’avèrera exact puisque le chantier a été terminé en 1967, c’est dire.
Une église au bord du Tage
Elle est édifiée à la demande de la fille du roi Manuel. L’église sera rapidement profanée, on reconstruit donc une chapelle, mais quelques années plus tard, c’est la foudre qui endommage lourdement l’édifice, on détruit à nouveau et on rebâtit une nouvelle église, décidément, Santa Engracia a bien du mal à rester debout, nous sommes alors au XVIIe siècle.
En 1682, un nouveau chantier titanesque
L’architecte Joao Antunes est choisi cette fois pour le chantier de l’église, il voit les choses en grand et se base sur les plans de Saint Pierre de Rome. Il y a donc une coupole qui culmine à plusieurs dizaines de mètres de haut lorsque vous pénétrez dans ce qui est aujourd’hui le Panthéon national. A)près avoir levé les yeux, baissons-les pour découvrir le sol couvert de motifs géométriques. De style baroque, l’église de Santa Engracia a un style plus épuré que les édifices que nous avons visité jusqu’à présent.
Le Panthéon national portugais
Santa Engracia deviendra Panthéon national en 1910, volonté de l’Etat et même nécropole nationale sous Salazar en 1966. C’est récent, c’est pour cela d’ailleurs que seules douze personnalités ont été transférées. Il y a quelques tombes de présidents et hommes politiques, comme Oscar Carmona ; des tombes de romanciers et poètes, y compris des femmes comme Sophia de Mello Breyner Andresen, qui donne aussi son nom à un très beau point de vue de Lisbonne, des tombes de personnalités comme la chanteuse de fado Amália Rodrigues ou le joueur de foot Eusébio da Silva Ferreira. Bien qu’elle semble terminée, il y a en fait toujours des travaux en cours, à croire que cette phrase lancée par le jeune homme au XVIe siècle sur l’édifice est toujours d’actualité. En tout cas, c’est une expression portugaise aujourd’hui « Obras de Santa Engracia », parfaite pour décrire les chantiers interminables.
