Aristide Olivier, un maire pressé d'agir
Passionné de sport et particulièrement de la balle jaune, professeur, directeur d’école… et aujourd’hui maire de Caen, Aristide Olivier a soif d'engagement. Si la ville fête ses 1000 ans, lui n’en a - entre guillemets - que 44. Rencontre avec l'ancien dauphin de Joël Bruneau, adjoint aux sports pendant dix ans, devenu maire plutôt que prévu.
Aristide Olivier, maire de Caen depuis juillet 2024 ©RCFÀ quel moment avez-vous envisagé pour la première fois de devenir maire de Caen ?
J’ai compris, de manière très directe, le soir de l’annonce de la dissolution par le président de la République, j’étais seul avec Joël Bruneau, mon prédécesseur à la mairie, dans son bureau. On s’est regardé et on s’est dit que c’était un changement majeur. Et de fait 48h après, il a décidé de se présenter à la députation, et donc je savais que, s’il était élu, le calendrier allait s’accélérer pour moi. Mais c’est, pour moi qui viens du monde du sport, une adrénaline positive. Ceci dit, j’étais son premier adjoint, j’étais très proche de lui, on travaillait les dossiers en profondeur depuis plusieurs années. C’est une transition qui s’est faite facilement.
Votre première campagne électorale remonte à 2008…Vous étiez tout jeune, 27 ans...
J’étais effectivement sur la liste de Brigitte Le Brethon, je découvrais un monde qui était totalement inconnu pour moi. Je pense que Madame Le Brethon était venu me voir parce que j’avais pris la présidence du Tennis Club de Caen, le plus gros club de sport de la ville, et comme j’étais jeune, mon profil devait l’intéresser. Et j’ai tout de suite dit oui, car j’ai toujours été passionné par « le faire et « l’agir ».
Parlait-on politique dans votre famille ?
Pas du tout. Je suis issu d’une famille de sportifs. J’ai un frère et une sœur. Ma sœur a fait Roland Garros et mon frère est professeur de tennis. Il y avait un fort niveau d’entraînement. J’étais beaucoup à côté des terrains. Je suis celui qui a le moins joué. D’ailleurs, mon frère et ma sœur me disent souvent pour me taquiner que je suis devenu président du club, car je n’étais pas assez fort sur le terrain de tennis… Ce qui est sans doute vrai.
Le plus dur dans ma vie, n’est pas d’être « maire », mais d’être « père ».
On voit que l’engagement politique est très prenant, les maires sont très attendus. Comment gérez-vous l’équilibre avec votre vie de famille ?
On me pose tous les jours la question de savoir si c’est dur d’être maire de Caen et je réponds que « non », j’ai une chance incroyable d’être maire de cette ville. Le plus dur dans ma vie, n’est pas d’être « maire », mais d’être « père ». Et de gérer, très concrètement, l’équilibre familial et mon engagement politique. J’ai trois enfants, encore petits. Je dépose toujours mes enfants à l’école le matin, mais je les vois peu le soir. J’essaie de trouver un équilibre avec mon épouse. Je sacralise une semaine à chaque période de vacances scolaires pour être avec eux. De toute façon, il n’y a pas d’autres moyens d’être sur le terrain quand on est maire. C’est très chronophage. J’essaie cependant d’être toujours avec eux le matin et aussi de suivre de près leur scolarité. Ça c’est mon côté, ancien « instit ».
L'intégralité de l'interview est à écouter dans Place de la mairie


Chaque semaine une rencontre avec un élu local normand. Alors que l'abstention ne cesse de croître, que les candidats pour s’engager dans la vie de la cité se font rares et que des édiles sont pris pour cible, des élus témoignent de leur parcours, de leur quotidien et des ressorts de leur engagement.
