Appel de l’entreprise AMIS : l’offre de reprise “est encore meilleure aujourd’hui”, selon Frédéric Laporte, maire de Montluçon
L'appel de l'équipementier automobile AMIS, basé à Montluçon, est étudié ce jeudi devant la Cour d'appel de Lyon. En première instance, le tribunal de commerce avait refusé l'offre de reprise de CMW qui sauverait 147 emplois sur 191. Frédéric Laporte, maire de Montluçon, est l'invité des radios RCF en Auvergne avant l'audience en appel.
Pour le maire de Montluçon, Frédéric Laporte, l’offre de reprise d'AMIS “est encore meilleure aujourd’hui”, avant l'examen devant la Cour d'appel de Lyon. ©RCF Allier / Jérémi CoulonLa Cour d’appel de Lyon étudie ce jeudi 22 octobre le dossier de reprise de l’équipementier automobile Amis, basé à Montluçon. Le 30 septembre dernier, le tribunal de commerce de Lyon a décidé de la liquidation judiciaire de l’entreprise, c’est-à-dire l'arrêt définitif de l'activité de l'entreprise. Et ce malgré l'offre de reprise de l'entreprise CMW, qui garderait 147 salariés sur 191
C’est une “décision de justice scandaleuse”, avait réagi le maire de Montluçon, Frédéric Laporte, à l’issue de la décision du tribunal de commerce. Cette décision a créé une onde de choc pour tous les salariés de l’entreprise et les élus de la région. Selon lui, la décision du tribunal de commerce de Lyon, à plus de 300 kilomètres du bassin industriel montluçonnais, est “totalement en dehors des réalités de terrain”.
Mobilisation générale autour d’AMIS et engagement de Renault sur trois ans
Le dossier de reprise “était bon et il est encore meilleur aujourd’hui”, assure Frédéric Laporte. L’édile, expert-comptable de métier, s’appuie sur l’union des différents acteurs autour de ce dossier de reprise, y compris sur le plan national avec le président du Sénat, Gérard Larcher, en visite au Salon des maires de l’Allier la semaine dernière.
Chose inédite, “les clients comme Renault se sont engagés sur trois ans, cela n’arrive absolument jamais”. Ce projet de reprise porté par l’entreprise CMW apporte une diversification à l’entreprise, puisqu’elle compte des clients dans les domaines des transports ferroviaires, de l'aéronautique et de la défense.
Frédéric Laporte est en soutien des salariés d’AMIS, il a envoyé “quelques courriers et quelques documents” dans le cadre de la procédure juridique, mais “ce n’est pas une obligation de la loi”. Les élus du territoire sont trop peu pris en compte dans ce type de procédure, selon lui.
L’industrie nationale est attaquée de plein fouet
Au-delà du cas de d’AMIS, c’est toute l’industrie bourbonnaise qui est en souffrance, avec 2.000 emplois perdus lors de la dernière décennie selon la CGT. Un constat nuancé par Frédéric Laporte, qui souligne le développement du secteur industriel. Par exemple, l’entreprise de défense Safran, qui prévoit d’atteindre 2.000 salariés dans l’Allier, “en fin d’année prochaine”.
Mais l’édile montluçonnais partage et le constat à tout le pays : “l’industrie nationale est attaquée de plein fouet”. Comme pour AMIS aujourd’hui, il faut “se battre pied à pied, entreprise par entreprise pour ne pas voir [l’industrie française] disparaître”.
Un “protectionnisme européen” pour stopper la désindustrialisation
Frédéric Laporte en appelle à la mise en place d’un “protectionnisme européen”, face à la Chine ou aux États-Unis qui utilisent “des droits de douanes ou des frontières” pour ne pas être concurrencés dans leurs pays, mais sont présents sur le marché européen.
Avant des mesures à l’échelle nationale ou continentale, une partie de l’industrie bourbonnaise se joue ce jeudi. En première instance, l'entreprise a obtenu le droit de poursuivre son activité jusqu’à la fin du mois d’octobre. La décision de la Cour d’appel de Lyon est attendue dans les jours qui viennent.


Chaque jour à 6h35 et 7h33, rencontre avec un acteur auvergnat qui fait l'actualité.


