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Affaire de Mazan : pornographie et consentement

Affaire de Mazan : pornographie et consentement

Un article rédigé par Camille Meyer - RND, le 19 septembre 2024 - Modifié le 6 mai 2025
En novembre 2020, Gisèle Pélicot a "son monde qui s'écroule" lorsque des enquêteurs lui montrent des photos et vidéos retrouvées dans l'ordinateur de son mari. Des images de quelques 200 viols subis en dix ans alors qu'elle est sédatée. Aujourd'hui Dominique Pelicot et cinquante autres hommes, sont jugés pour viols ou agressions sexuelles. Comment est-ce possible qu'à l'ère du #MeToo la culture du viol soit aussi présente ? L'analyse de Thérèse Hargot, sexologue.
Gisèle Pelicot -  Coust Laurent/ABACAGisèle Pelicot - Coust Laurent/ABACA

En novembre 2020, Gisèle Pélicot a "son monde qui s'écroule" lorsque des enquêteurs lui montrent des photos et vidéos retrouvées dans l'ordinateur de son mari. Des images de quelques 200 viols subis en dix ans alors qu'elle est sédatée. Aujourd'hui Dominique Pelicot et cinquante autres hommes, sont jugés pour viols ou agressions sexuelles. Comment est-ce possible qu'à l'ère du #MeToo la culture du viol soit aussi présente ? 

Pour Thérèse Hargot, auteur de Tout le monde en regarde (ou presque) - comment le porno détruit l’amour (Ed.Albin Michel) Et invité de la matinale"on est en train de créer, de fabriquer des générations et des générations d'hommes, en particulier, qui sont potentiellement des abuseurs sexuels, des agresseurs, des violeurs. Pourquoi ? Parce que ce sont des hommes qui ne sont pas éduqués à respecter non seulement les femmes, mais les hommes autour d'eux, et qui sont même formatés par une industrie extrêmement puissante, l'industrie pornographique, qui formate leur imaginaire et leur comportement."  La pornographie, une cause majeure pour la sexologue dans l'affaire Mazan, d'ailleurs la plupart des accusés ont avoué être de très gros consommateurs.

Eduquer au consentement

90% des images visionnées sur des sites contiennent de la violence explicite, 80% des enfants de moins de 18 ans ont déjà vu des images pornographiques, un fléau qui touche un enfant sur trois de moins de 12 ans. Un impact considérable pour Thérèse Hargot sur notre façon d'envisager la sexualité. Au delà de l'horreur des viols, il y a "le fait social d'une banalité dérangeante" écrit Aymeric Christensen, directeur de la rédaction du magazine La Vie, dans son édito. Les accusés sont des hommes "aussi divers que sans relief, et recrutés sans grandes difficultés dans un rayon géographique limité." poursuit le journaliste. Dominique Pelicot a trouvé sans peine des hommes prêts à assouvir leurs fantasmes. C'est aussi selon Thérèse Hargot, un problème majeur dans notre société, "on nous dit depuis qu'on est petit, il faut vivre ses fantasmes, que c'est ça la liberté sexuelle. On a quand même cette injonction presque qui est faite. C'est même un devoir, quand vous n'avez pas vécu vos fantasmes, vous êtes coincé sexuellement. Et donc on pense qu'il faut les réaliser (..)Mais non en fait, le fantasme n'est pas toujours fait pour se réaliser, même très rarement fait pour se réaliser." 

A dire vrai, ce procès, hors norme et terrifiant nous invite collectivement à repenser notre rapport à la sexualité. Comment ?  En réhabilitant l'érotisme propose la sexologue, "nous avons des fantasmes naturels (...) la fidélité par exemple peut avoir quelque chose de très excitant" ! Aujourd'hui des hommes et des femmes, exposés à la pornographie, sont habités des fantasmes fabriqués par cette industrie. Il faut éduquer sans cesse, au consentement, à la sexualité, "la personne humaine n'est pas un jouet, elle doit toujours être considérée dans trois dimensions : tête, cœur, corps" explique Thérèse Hargot. 

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