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A Clermont-Ferrand, Jean Castex face à l'impatience de l'Auvergne

A Clermont-Ferrand, Jean Castex face à l'impatience de l'Auvergne

Un article rédigé par Stéphane Marcelot - RCF Puy de Dôme, le 17 décembre 2025 - Modifié le 18 décembre 2025

Le président de la SNCF a confirmé la mise en service, en 2027, des nouvelles rames Oxygène sur la ligne Clermont-Paris. Et a pu mesurer, sur place, l'inquiétude et l'impatience du monde économique.

Jean Castex a tenu une réunion d'information à l'Hôtel de Région de Clermont-Ferrand, en présence notamment de Frédéric Aguilera, vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes en charge des transports et d'Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand © RCFJean Castex a tenu une réunion d'information à l'Hôtel de Région de Clermont-Ferrand, en présence notamment de Frédéric Aguilera, vice-président de la Région Auvergne Rhône-Alpes en charge des transports et d'Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand © RCF

Ce mercredi soir, Alexandre Poncet, cadre du groupe Limagrain, a sauté dans un wagon Clermont-Paris en vue d’un rendez-vous calé à Bercy jeudi matin. Trop risqué de miser sur la rame du jeudi à l'aube. Un scénario malheureusement récurrent, depuis des années, pour les entrepreneurs auvergnats qui montent régulièrement dans la capitale. Et dont les contraintes évidentes ont été une nouvelle fois rappelées, ce mercredi après-midi à l’Hôtel de Région de Clermont-Ferrand, au président de la SNCF Jean Castex. « Ce dont nous avons besoin pour les cinq prochaines années c’est avant tout de fiabilité » réclame Alexandre Poncet, épaulé par d’autres représentants de poids lourds de l’économie locale : Michelin, Volvic… « Les chefs d’entreprises vivent une période difficile » avertit Valérie Monier, récemment élue à la tête de la CPME du Puy-de-Dôme. 

Les premières rames Oxygène au printemps 2027

Des entrepreneurs, mais aussi des représentants d’usagers, élus, venus rencontrer le nouvel homme fort de la SNCF. Pressé d’agir et, à défaut de le faire à court terme, de livrer des paroles rassurantes après de nouveaux incidents à répétition sur la ligne Clermont-Paris et de l’annonce du projet Bordeaux/Lyon qui a fait couler de l’encre ces derniers jours dans le Massif-Central. « J'arrive à un moment où des engagements ont été pris, des progrès ont déjà été réalisés. Mais nous avons un objectif très clair sur cette ligne qui se situe très précisément fin 2027, début 2028, avec la fin de gros travaux d'infrastructure et l’arrivée de nouvelles rames. Et donc là, ça veut dire fiabilisation, limitation des retards, toutes les perturbations insupportables que vivent les usagers. Il nous faut absolument maintenir ce cap » soutient l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron. Sur la livraison des rames Oxygène amenées à remplacer les Intercités Corail, « les premières arriveront au printemps 2027, les dernières fin 2027 ». En attendant l’échéance, la SNCF espère limiter la casse…tout en rappelant les bénéfices réels enregistrés depuis la mise en place du plan d’urgence en février 2024, avec notamment une locomotive de secours implantée à Nevers. « Dans les configurations de grands retards, elle a permis de réduire de 300 à 200 mn ces retards » notait à la tribune un dirigeant de la SNCF, rappelant aussi que « au-delà de 3h de retard, la compensation tarifaire est de 100% pour tous les voyageurs ».

Temps de parcours : une étude en cours

Sur l’épineux sujet de la réduction du temps de parcours (il faut actuellement 3h30 en moyenne pour rallier Clermont à Paris), et répondre ainsi aux doléances des usagers qui exigent pour l’Auvergne un trajet en 2h30, Jean Castex a eu du mal à cacher sa prudence : « L'État a demandé à la SNCF, en sa qualité d'experte, une étude. Elle n'est pas terminée. Nous allons la présenter à l’Etat pour mettre en avant ce qu’il faudrait consentir en terme d’investissements. Et c'est à l'État, autorité organisatrice de cette ligne Paris-Clermont-Ferrand, qu'il appartiendra de prendre les décisions nécessaires ».
Enfin, sur le projet de ligne Ouigo entre Bordeaux et Lyon qui ne passera pas par l’Auvergne, « je suis très partisan pour qu'on puisse aller de Bordeaux à Lyon en passant par le Massif Central » a répondu Jean Castex. « D'ailleurs, je rappelle à tout le monde, cela a existé. C’était très intéressant, mais cela a fermé. Pourquoi ? Parce qu'il y avait à peu près, chaque année, à la fin, moins de 100 000 passagers par jour. Le Bordeaux-Lyon qui va passer par Massy en TGV, c'est un million de passagers par jour. On ne parle pas du tout de la même chose ». Et d’inciter l’Etat à réinvestir dans le secteur ferroviaire : « Il faut que l'État apporte un milliard pour accroître tous ses investissements, en Auvergne comme ailleurs, mais en Auvergne en particulier. Et il faut, c'est là que tout se boucle, que les bénéfices que font les lignes à grande vitesse, les TGV, puissent être déversés pour moderniser les infrastructures, en particulier dans les territoires ruraux. C’est cela, la fonction d'aménagement du territoire de la SNCF ». Une fonction aux défis encore colossaux. Jean Castex a annoncé qu’il serait de retour en Auvergne prochainement.

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