Véronique Devise : Pour un quinquennat social

Changer de regard sur les plus pauvres. En effet, la stigmatisation, le rejet, les préjugés dont sont victimes les plus fragiles d'entre nous minent la cohésion sociale et empêchent l'émergence d'une société juste et fraternelle, d'une société où chacun aurait sa place et participerait pleinement au bien-être commun.

Pour que chacun puisse être acteur de son destin et participe au développement de notre société, il doit se sentir en sécurité et intégré. C'est pourquoi nous militons pour un revenu minimum garanti couplé à un véritable accompagnement, personnalisé et de long terme, pour que les personnes les plus éloignées de l'emploi puissent reprendre confiance, construire leur avenir et prendre part à la vie de notre société. 

Enfin, la transition écologique est indispensable et elle doit absolument être juste socialement. Les plus pauvres sont très impactés par le réchauffement climatique. L'inflation fait flamber les prix de  l'alimentation et de l'énergie.

En milieu rural,

- La mobilité devient un enjeu majeur : pas de transport en commun, pas de possibilité
d'achat d'une voiture ou difficulté à payer l'essence ;

- Les logements vétustes et mal isolés, qui font grimper les factures de chauffage sans
pour autant permettre à leurs habitants de bien vivre et de rester en bonne santé.

Selon la Fondation Abbé-Pierre, il y a 5 millions de passoires thermiques, 2 millions de ménages modestes sont concernés. Les factures d’énergie s’alourdissent sans pour autant permettre aux familles de bien vivre et de rester en bonne santé. Ce sont les familles les plus fragiles qui en paient le plus lourd tribut.

La rentrée est chargée. Nous devons agir vite pour éviter que les plus pauvres ne le deviennent plus encore et que des familles souffrent du froid et de la faim dans notre pays. En 2018, le président de la République avait lancé une stratégie pauvreté. À l'entame de ce nouveau quinquennat, il faut sortir des mesures ponctuelles "coup de pouce" pour engager des mesures structurelles, pérennes pour éradiquer la grande pauvreté et permettre aux personnes concernées de participer pleinement au développement de la société.

Nous agissons quotidiennement avec ceux qui sont victimes de la pauvreté. Nous sommes
prêts à travailler avec le gouvernement à la mise en œuvre de politiques publiques permettant
de réduire les fractures sociales de notre pays. Avec l’espérance que les personnes souffrant
de la grande pauvreté en sortent définitivement avant la fin de ce quinquennat comme s’y était
engagé Monsieur Macron lors de l’annonce de son plan pauvreté en 2018.

Chaque jeudi, écoutez l'édito de Véronique Devise, la présidente du Secours Catholique - Caritas France