UNOC 3 : fin du Far-West dans les eaux internationales

Cet outil juridique, adopté en 2023 par 115 pays, doit permettre de lutter contre la surpêche, la pollution ou l’exploitation minière en eaux profondes sur les fond marins, avec la mise en place de contrôle par les mers et par satellite, au-delà de 370 km des côtes. Il permettra d’atteindre l’objectif 30*30 convenu dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique de l’ONU : 30 % de l’océan protégé d’ici 2030, avec la création d’Aires marines protégées.

Juste avant l’Unoc, on ne comptait que 31 pays qui avaient ratifié le traité, 50 le 9 juin, le jour de l’ouverture de la Conférence. Il en fallait 60 pour qu’il puisse entrer en vigueur. Emmanuel Macron en a fait alors une priorité absolue, afin que l’Unoc ne soit pas considéré comme un échec. La pression diplomatique et médiatique a alors fait le reste. Le sujet revenait en boucle dans les couloirs de l’Unoc. En quelques jours, 15 états se sont engagés à ratifier le traité dans les prochaines semaines. L’objectif semble dont presque atteint.

Fin d’une terre de non-droit

Heïdi Sevestre, glaciologue de renom et présente à l’Unoc dans la zone verte de la Baleine ouverte au grand public pour défendre l’importance des glaciers dans le fonctionnement de l’océan, salue cette mobilisation : 

Ce traité va s’occuper d’un territoire qui était un véritable far-west. Le travail réalisé par le gouvernement ces deux dernières années a été monumental, pour rassembler autant de pays. Le progrès fait autour de Nice est gigantesque. 

Sentiment partagé également par certains groupes de pêches comme Sofipêche à Boulogne-sur-Mer ou l’aquarium voisin Nausicaa, tous les deux présents à l’Unoc, dans le cadre avec la Convention des entreprises pour le climat parcours Océan. Pour Anne Demilly, directrice marketing du Centre de la Mer,  

On peut parfois se demander l’utilité de tels évènements onusiens comme l’Unoc, on a l’impression que ça n’avance pas au vu de l’urgence climatique. Mais l’annonce de la ratification prochaine du Traité de la haute mer, c’est une nouvelle exceptionnelle pour le monde. Cela va concerner 70 % de l’océan.  

Contre 2,7 % pour l’instant.

Le Traité de protection de la Haute Mer entrera en vigueur début 2026, dès sa ratification définitive et après avoir défini les modalités de fonctionnement et ses membres en août prochain à New-York, au sièges des Nations Unies.