Partager

Sommes-nous sur la bonne voie ?

Un article rédigé par Nicolas Truelle,Melchior Gormand - RCF,  -  Modifié le 25 mai 2020
Le déconfinement continue, étape par étape, le télétravail reste privilégié et les élèves reprennent doucement le chemin de l’école. Sommes-nous sur la bonne voie ?
podcast image par défaut

Sommes-nous sur la bonne voie ? 

Peut-être mais ce n’est pas sûr. D’un côté la sortie progressive du confinement a multiplié les consignes. Par exemple, le protocole sanitaire des écoles primaires fait 54 pages. Un de nos directeurs me disait: « on nous demande de faire comme si tout était normal. Mais, rien ne l’est vraiment.» Et c’est comme cela dans tous les domaines, donc d’un côté grande précision : les 100 km, les verts, les rouges, les masques etc… Et de l’autre l’incertitude : sur le comportement précis du virus, sur sa capacité à se propager de nouveau. On entend toujours des scientifiques et des médecins et des politiques qui se divisent. Du coup évidemment surgit la question : à quoi bon ? Du coup, nous voilà projetés dans une situation plus précaire, plus inquiétante qu’avant qui vient éprouver notre manière de vivre en société : est-ce qu’on va préférer le « chacun pour soi » ou au contraire continuer à penser au bien commun ? Saurons-nous rester solidaires les uns des autres ? C’est cela la bonne voie : elle n’est pas simplement sanitaire. L’enjeu est beaucoup plus grand : il faut que nous sortions grandis de cette épreuve et que nos liens, la qualité des liens qui nous unissent sorte grandie. Derrière chaque geste de protection il faut que nous mettions un acte concret de relation : en un mot : être réellement proche sans s’approcher. 
 

Allons-nous vers plus de tensions ou au contraire vers plus de détente ? 

Avec ce que je viens de vous dire, nous savons maintenant que ce ne sera ni tout l’un ni tout l’autre mais bien les deux en même temps. Rester sur le qui-vive tout en retrouvant la joie et la qualité des relations. Et éviter par-dessus-tout que la tension générée par toutes les mesures de protection ne détruise la qualité de nos liens. On voit bien apparaître les premières tensions, les premiers règlements de compte : on l’a vu au niveau du politique, cette semaine ; on les sent arriver avec les débats autour de la nouvelle date des municipales. Et que dire des menaces fortes qui pèsent sur certaines entreprises et donc sur l’emploi et sur les plus précaires d’entre nous ? Dans ce contexte tout le monde voudrait savoir comment faire, comment se préparer, comment agir au mieux ?  Si nous voulons trouver le chemin vers moins de tensions et plus de joie, pour tout le monde, il faut, et j’insiste, qu’à tous les niveaux nous nous donnions du temps. Nous arrêter, pour prendre le temps de relire – je le disais déjà la semaine dernière -, ensemble, avec nos proches, les personnes que nous accompagnons, pour que nous puissions être en capacité de répondre à ces demandes, et de leur donner, aussi, une autre saveur : oui, c’était difficile ; oui, cela le sera encore demain. Mais de quoi suis-je fier ? Qu’ai-je accompli, qu’ai-je appris ? En quoi ai-je été utile ? Qu’est-ce que j’ai puisé en moi pour affronter toutes ces difficultés ? C’est à cette condition que nous surmonterons collectivement cette crise et que nous en tirerons le meilleur. 
 

Comment vivre ce temps entre l’Ascension et la Pentecôte ?

Les trois grandes religions monothéistes vont changer de temps liturgique : pour les chrétiens c’est la fin du temps Pascal et cette période très particulière entre l’ascension (nous nous retrouvons seuls) et la pentecôte (nous recevons l’esprit de Dieu), pour les juifs la fin des 50 jours entre Pessah et shavouot avec le don de la Loi et pour les musulmans la fin du ramadan et la fête de l’aid. Coïncidence heureuse, qui nous montre que notre chemin sur cette terre est un long apprentissage de ce qu’est qu’être une femme ou un homme, de ce qu’est la responsabilité éthique que l’homme assume face à Dieu. Nous pouvons saisir cette chance de grandir ensemble pour le bien de tous malgré l’épreuve. Nous pouvons y croire !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don