Pour Geneviève Bœuf, être infirmière, c’est "écouter les personnes en vérité"

Prendre soin, une vocation

"Prendre soin ça peut aussi être une vocation." Alors qu’elle est lycéenne, Geneviève Bœuf voit à la télévision un reportage qui changera sa vie. "Ils montraient des personnes qui travaillaient avec Médecins sans Frontières : j’ai senti au plus profond de moi que c’était ce que je voulais faire." Le bac en poche, la jeune femme intègre une école d’infirmières et est très vite confortée dans son choix.

Après un an en tant qu’infirmière libérale, Geneviève Bœuf suit une formation globale en humanitaire, logistique et administration. "Je voulais aller à l’étranger avec plusieurs casquettes", explique-t-elle. Elle part alors en Bosnie, au Tchad, au Cameroun, en Chine… Pour garder la foi en la vie face à la misère qu’elle voit, la prière l’aide beaucoup.

Accompagner la fin de vie à domicile "du mieux possible jusqu’au bout"

De retour à Saint-Étienne après de longues et riches années à l’étranger, Geneviève Bœuf s’engage à la mission universelle. D’abord bénévole, elle devient vite salariée à mi-temps pour l’Église. À sa mission d’infirmière s’ajoute donc celle de responsable diocésaine de la coopération missionnaire, au diocèse de Saint-Étienne. Geneviève Bœuf se spécialise en soins palliatifs : "Au Cameroun, j’ai rencontré des jeunes atteints de sida : la façon dont ils étaient pris en charge dans leurs villages m’a beaucoup touchée. Personne n’était rejeté."

Geneviève Bœuf s’engage alors à l’association laïque Jalmalv, pour un meilleur accompagnement de la fin de vie. Elle procure des soins palliatifs à domicile. Ces soins permettent de "prendre le temps de prendre le temps". Les infirmiers abordent la personne dans sa globalité, et adaptent les soins pour "écouter les malades en vérité". Geneviève Bœuf trouve un réconfort important dans la prière : "Quand je rencontre une situation difficile, je la confie à Dieu : son pouvoir d’action est plus fort."

Un soutien pour les prêtres retraités

Rares sont les prêtres à être bien accompagnés et entourés à la fin de leur vie. Face à cela, un diocèse peut mettre en place un service d’accompagnement ecclésial et social. Quand Geneviève Bœuf en entend parler, elle s’y engage. L’idée est de se mettre au service des prêtres, d’installer avec eux une relation de confiance. "On n'est pas des confrères, mais on peut créer un espace d’écoute : ils déposent des choses qu’ils ne confient pas à d’autres."

Mieux les connaître permet "d’aborder au mieux la situation". Ainsi, quand le prêtre est plus vulnérable et en fin de vie, le visage de l’infirmière ne lui est pas inconnu : "au niveau cognitif, ça peut le sécuriser". Cette relation de confiance est propice à "prendre des décisions plus adaptées".