Nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 à Gravelines : préparatifs en cours malgré des inquiétudes
Depuis le 17 septembre 2024, la Commission nationale du débat public, la CNDP, invite les citoyens du dunkerquois mais aussi de toute la France et de Belgique à participer à un débat public sur le projet. De son côté, EDF prépare le terrain, tandis que les associations environnementales se mobilisent.
Le terrain sur lequel les deux EPR nouvelle génération pourraient s’installer, est presque prêt. La dernière cuve de Total est sur le point d’être détruite. Nous sommes à quelques mètres de la Centrale de Gravelines, en bord de mer et d’une voie ferrée. Un endroit idéal pour y installer le projet. En parallèle, les travaux pour sécuriser le site contre les effets du dérèglement climatique sont en cours : digue de 10 mètres, réserve supplémentaire d’eau, protections pour résister à des tornades de 330 km/h et à des températures de plus de 50 degrés. Les EPR2 seraient même installés sur une plateforme située à 11m au-dessus du niveau de la mer. « En permanence, on réévalue la sûreté de la centrale en installant des modifications pour se prémunir des risques à venir pour les 10 à 20 ans qui viennent. » souligne Sylvain Vité, directeur délégué de la Centrale nucléaire EDF de Gravelines.
Rapport sur la vulnérabilité
La CNDP propose d'échanger jusque janvier 2025 sur l'opportunité de la construction de réacteurs nucléaires nouvelle génération par EDF, en plus des six réacteurs existants. Ce débat se situe en amont de l'enquête publique et d'une éventuelle autorisation administrative de construction. Mais les associations environnementales et locales veillent. Greenpeace a publié cette semaine un rapport sur la vulnérabilité des centrales nucléaires face au dérèglement climatique, qualifiant la Centrale de Gravelines de « Château de sable en bord de mer ». Jean-Claude Delalonde, président de l’Anccli, Fédération nationale et indépendante des commissions locales d’information auprès des centrales nucléaire, évoque les points de vigilance à suivre sur le projet : « ce projet est annoncé comme plus sûr que les centrales nucléaires actuelles, car tenant compte des retours d’expérience de la catastrophe nucléaire de Fukushima et sans les défauts de l’EPRI de Flamanville qui n’est toujours pas en fonctionnement. Mais on essaye d’obtenir les explications sur tous ces points. »
Pour en savoir plus sur le projet de création de deux EPR2 à Gravelines ou pour déposer des contributions au débat public, un site a été ouvert sur debatpublic.fr. La prochaine réunion se tient mercredi 9 octobre à Grande-Synthe. Et des citoyens lancent d’ores et déjà un appel pour que le débat public se délocalise également sur la métropole lilloise, qui serait largement concernée en cas d’accident nucléaire.
=> Pour découvrir le fonctionnement de la plus puissante centrale nucléaire d’Europe de l’ouest, la manière dont elle se protège de la hausse du niveau de l’océan et comment elle envisage d’accueillir les EPR2, découvrez le podcast ci-dessus « Comment la Centrale nucléaire de Gravelines se préparer à accueillir 2 EPR2 ? »
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