La vraie valeur des relations humaines

En 2021, le pape François a lancé le Synode sur la synodalité. C’est un grand processus de consultation mondiale des catholiques avec pour thèmes principaux la communion participation et la mission. L’objectif est que laïcs et clercs travaillent ensemble pour une gouvernance plus collégiale. Clôturé en octobre 2024, ce synode propose de se mettre davantage à l’écoute des communautés et un élan œcuménique renforcé. 

Écouter et recevoir

Dialoguer et écouter les plus pauvres, cela peut parfois paraître abstrait. Il y a les personnes en grande précarité que l’on voit dans les rues, mais il y aussi toutes celles que l’on ne voit pas. Celles qui sont isolées et qui n’ont personne avec qui parler. Aller à leur rencontre pour s’occuper d’elles et les écouter, c’est précisément ce que fait le réseau Saint-Laurent. Il met en relation des groupes chrétiens diversifiés pour partager un chemin de fraternité et de foi avec des personnes vivant des situations de grande pauvreté et d’exclusion sociale. Soeur Christine explique que “vivre une fraternité avec les plus pauvres de notre société, entendre leur voix, la laisser nous transformer, nous amène à nous demander comment on les écoute pour se réjouir de l'évangile.”
Entendre leur voix et la laisser nous transformer, c'est aussi notre devoir de chrétien. Aller trouver, chercher ceux qui ont des choses à nous dire et qui sont, eux aussi, des témoins de la Bonne Nouvelle. Selon Sœur Christine, “Jésus nous a toujours invités à nous occuper et à être attentif, à annoncer la bonne nouvelle aux plus pauvres, mais aussi à la recevoir d'eux.”

La puissance des mots

Une discussion ou un simple sourire échangé permet de recevoir la joie de ceux qui n’ont, à priori, rien à donner. Pourtant, le dialogue s’installe, les cœurs s’ouvrent et petit à petit, la confiance se construit. Ce dialogue serait-il un moyen de faire lumière sur ce qui anime véritablement les personnes qui songent à recourir à l’euthanasie ?
Pour Sœur Christine, “dans les projets de loi qui sont proposés ces derniers temps, la valeur qui semble être la plus importante, c'est l'autonomie de la personne. On ne peut pas décider du début de sa vie, mais on pourrait au moins décider de la fin. Peut-être que ça rejoint la question du synode.” Pour passer d’une dynamique autonomiste à une autre fondée sur les relations authentiques, elle estime que  “L'évangile nous invite à considérer nos relations comme ce qu’il y a de plus important. C'est ce qui a vraiment de la valeur”. 
Sur un sujet aussi délicat que celui de la fin de vie, chaque expérience, chaque situation est unique et il n’est pas envisageable de faire de généralité. Toutefois, en s’intéressant honnêtement aux motivations des personnes qui voudraient avoir recours à l’euthanasie, en prenant en compte leurs mots et en se risquant à s’approcher de leur souffrance, il est possible d’ouvrir un chemin. Sœur Christine déclare que “si je peux dire à une personne en fin de vie qu’elle a du prix à mes yeux et que, peu importe sa condition, je prendrais soin d’elle, alors la valeur du relationnel s’éclaire. Je pense que c'est cette valeur là qui peut primer et permettre que les personnes n'en arrivent pas à se dire qu'elles préféreraient mourir plutôt que de vivre une vie comme ça.”

Écouter la voix des plus pauvres, nous laisser bouleverser par elle, voilà ce qui nous transforme et nous ramène à une considération essentielle : toute vie est précieuse.