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La jeune femme à la jarre de Salgado #JeudiPhoto
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La jeune femme à la jarre de Salgado #JeudiPhoto

Un article rédigé par Stéphanie Gallet, Melchior Gormand - RCF, le 29 septembre 2022  -  Modifié le 29 septembre 2022
Jeudi Photo - Agir pour le monde La jeune femme à la jarre de Salgado #JeudiPhoto

Chaque jeudi, Stéphanie Gallet décrypte une photo sélectionnée par le CCFD-Terre solidaire. Une photo signée Sebastião Salgado, comme une histoire d'amitié et un compagnonnage entre un grand photographe et une ONG.

1973, Niger. © Sebastião Salgado 1973, Niger. © Sebastião Salgado

Le cliché d’un grand photographe

 

Un très grand photographe, et une photo somptueuse qui date de 1973. C’est une photo en noir et blanc. Le portrait d’une femme africaine. Elle est cadrée au niveau de sa taille. Il y a une branche d’arbre au-dessus d’elle, mais ce qui attire surtout l’attention, c’est qu’elle porte sur sa tête  une magnifique et énorme jarre en terre, et celle-ci occupe pratiquement la moitié de la photo. Cette femme, elle vient vers nous. Elle est à contre-jour, le soleil lui tape dans le dos et éblouit le photographe et nous aussi à notre tour. La photo est prise en contre-plongée, c'est-à-dire que pour la cadrer, l’artiste est obligé d’orienter son appareil vers le haut. Cette femme le surplombe, nous surplombe. Elle a un visage décidé et un sourire légèrement complice pour le photographe. 

 

La jarre, image du monde et du globe terrestre ?

 

50 ans après, on connaît l’importance des femmes pour le développement du continent africain, et cette image des femmes portant la planète sur leur tête nous est familière, car forcément cette jarre fait penser au globe terrestre. Mais en 1973, le sort des populations du Sud et la question de la faim dans le monde commencent seulement à être sous les projecteurs. 

 

Qui est ce grand photographe ?

 

Cette photo, c’est une histoire d’amitié, une histoire de compagnonnage, 
la rencontre entre un homme et une femme, mais surtout entre un photographe et une ONG. Le photographe, c’est Sebastião Salgado. En 1973, il n’est pas encore l’artiste connu et reconnu pour ses reportage en noir et blanc sur les travailleurs pauvres du monde entier. Ce reportage est l’un de ses premiers. Il vient d'abandonner une carrière prometteuse d’économiste à la Banque Mondiale pour se consacrer à la photographie. Il va profiter du pont aérien humanitaire mis en place par le CCFD et la CIMADE pour documenter la famine au Niger. 

 

100 000 personnes en sont déjà mortes. Le réchauffement global était déjà en route dira plus tard Salgado mais personne ne le savait. Au moment de la photo, il est dans un village reculé du Niger, assis sous un arbre à l’abris de la chaleur, quand cette femme s’avance vers lui et qu’il capte son sourire
Cette photo lui sera achetée par le CCFD et servira à illustrer leur campagne : La terre est à tous


La légende raconte qu’avec cette photo il a pu s’acheter son premier Leica : un appareil photo dont il ne se séparera plus. Ce reportage au Niger est le premier d’une longue série avec le CCFD-Terre solidaire. L’occasion de souligner l’importance du travail des photographes pour documenter la situation des plus pauvres à travers le monde.

 

Pourquoi ressortir cette photo aujourd’hui ?


Le CCFD-Terre solidaire lance aujourd’hui son prix photo Terre Solidaire, présidé par le photographe Sebastião Salgado. 50 ans après la photo de la femme à la jarre, hommage au courage et à la dignité des femmes du sud, le CCFD veut avec ce prix continuer de promouvoir la photographie humaniste et environnementale.
 

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Jeudi Photo ©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Jeudi Photo - Agir pour le monde

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