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La biodiversité : une affaire de famille, par Adrien Louandre

La biodiversité : une affaire de famille, par Adrien Louandre

Un article rédigé par Adrien Louandre - RCF,  -  Modifié le 9 septembre 2021
Tout est lié La biodiversité, une affaire de famille

Les pandas, les ours polaires et les moustiques font partie intégrante de notre famille. Si une espèce disparaît, c’est notre propre patrimoine qui est en péril. 

 

Adrien Louandre Adrien Louandre

Pour évoquer la biodiversité, j’aurais pu m’étendre sur le détricotage du droit à l’environnement, la bétonisation qui fait disparaître un département français tous les sept ans, l’agriculture industrielle, la baisse des fonctionnaires au ministère de la Transition écologique sur le fait que la sauvegarde de la biodiversité ne bénéficie que de 0.14% du budget de l’État… quand Total reçoit chèque sur chèque pour forer l’Arctique etc. Mais je ne le ferai… pas plus que ça. Et ce n’est pas la fin de la chasse à la glu qui va compenser tout cela : comme d’habitude, c’est de la communication et non de l’action, un arbre qui cache la forêt… Enfin, si tant est qu’on ait encore de la forêt pour pouvoir s’y promener en famille puisque les forêts primaires ne représentent plus que 1% des terres d’Europe.

 

Pour cette première chronique de l’année, j’ai donc plutôt choisi de parler famille. Cabossée, résultant d’un élan d’amour et d'allégresse, morcelée ou presque inexistante, elle est aussi parfois un cocon chaud où l’on aime se retrouver: plus encore elle est aussi ce que l’on veut défendre, ce que l’on veut créer, un projet de vie, un espace d’engagement. La famille, notre famille, qu’on l’aime ou qu’on la déteste, elle fait partie intégrante de nous, elle nous entoure et occupe nos pensées, suscite nos désirs ou nos rejets.

 

Vous allez me dire : quel rapport avec les pandas, les ours polaires et les moustiques ? (Oui, même les moustiques et en France je dirai même surtout les moustiques, frère moustique pour les intimes !) Eh bien, qu’eux aussi font partie intégrante de cette famille et que justement la sauvegarde de la biodiversité est bien trop souvent vue comme "la sauvegarde des pandas, des ours polaires" et parfois on critique les "écolos qui veulent sauver les moustiques". Sauf que nous sommes de la même famille. Non seulement, la disparition d’un membre de notre famille nous touche bien souvent, mais la réalité scientifique veut que nous soyons interdépendants en famille, interdépendants entre espèces. Si une espèce disparaît, c’est notre propre patrimoine qui est en péril. Pour les curieux, le pape François aborde ces points du numéro 32 au numéro 42 de Laudato Si'.

 

Puisque l'écologie c’est la proposition, je propose de revenir à nos émotions, de nous reconnecter à ce qui fait notre humanité, ce pourquoi nous sommes des humains et non des robots. Ce pourquoi nous ne pouvons tolérer que les néolibéraux fous de leur technologie préfèrent polliniser par drone que de protéger les abeilles. Le regretté Belmondo nous disait justement : "Lorsque je vois une abeille porter le pollen de fleur en fleur et perpétuer ainsi la vie, j’ai presque les larmes aux yeux." Ces larmes sont les mêmes que vous avez peut-être senti ruisseler sur vos joues, lors d’une naissance dans votre famille c’est le même combat. La même famille. Évidemment elles n’ont pas la même charge émotionnelle, mais c’est le même miracle de perpétuation de la vie qui s’opère alors sous nos yeux embués.

 

Il n’y aura pas de luttes pour nos enfants et pour la biodiversité si nous ne sommes pas vivants, si nous ne nous reconnectons pas avec ce qui fait que nous sommes profondément humains. Chaque jour, il ne s’agit pas d’être "meilleur", de vivre pour le mirage de nouveaux produits, d’une nouvelle résidence secondaire, etc. Mais de savoir si nous sommes, oui ou non, plus vivants. Si nous prenons le temps de jouer, de contempler, d’enlacer. Auditeur, auditrice et en particulier ici les chrétiens : n’oublions pas que Dieu est présent dans chaque goutte de vie, alors prenons-en une gorgée et laissons-en des fontaines à nos enfants. 

 

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