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Incendie des monts d'Arrée : quel impact sur la faune et la flore?
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Incendie des monts d'Arrée : quel impact sur la faune et la flore?

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF Finistère, le 29 juillet 2022  -  Modifié le 29 juillet 2022

Avant l'incendie qui a détruit 1771 hectares dans les monts d'Arrée, en Finistère, un programme européen LIFE Landes d'Armorique venait tout juste d'être lancé. Il a pour objectif de restaurer 200 hectares de landes d'ici à 2026. L'évaluation des dégâts sera faite dans les jours qui viennent. Yves-Marie Le Guen est en charge de ce programme au Parc naturel régional d'Armorique. 

Yves-Marie Le Guen, coordinateur du programme européen LIFE Landes d'Armorique - ©Ronan Le Coz Yves-Marie Le Guen, coordinateur du programme européen LIFE Landes d'Armorique - ©Ronan Le Coz

Yves-Marie Le Guen, une visite sera faite sur le terrain à partir de la semaine prochaine?

Oui, c'est bien cela. Sur la première semaine, on n’a pas eu l'occasion de se rendre sur site, les routes étant toujours fermées et contrôlées. Dès mercredi prochain, on se réunira, si tout va bien, avec les différents partenaires techniques et scientifiques qui nous accompagnent au niveau du Parc naturel régional pour avoir un diagnostic in situ le plus précis possible, aussi bien au niveau de la faune que de la flore, pour ensuite proposer des outils de décision pour orienter certaines actions de gestion de restauration sur les prochaines années.

Quel a été votre premier aperçu, sans être entré vraiment dans le détail pour le moment? 

Sur les espèces emblématiques d'oiseaux qui nichent dans les landes, comme le courlis cendré ou le busard Saint-Martin, on est plutôt optimiste, puisque la période de reproduction s'est terminée peu de temps avant le début de l'incendie. Les jeunes volaient déjà et ont pu échapper aux flammes. Après, il y a eu sans doute un impact plus fort sur la microfaune : les insectes, les mollusques, les reptiles, les amphibiens, et certaines espèces d'oiseaux aussi qui nichent au sol encore en ce moment... Là, il y aura sans doute des découvertes moins positives dans les prochains jours. Et puis on a aussi les petits passereaux qui se nourrissent et vivent dans les petits buissons qui ont brûlés, comme les ajoncs assez hauts.

Avec une difficulté supplémentaire : il y a deux milieux très différents, les landes et les tourbières, et qui ne vont pas réagir de la même manière?

Effectivement, c'est important de le préciser. Au niveau des landes, sur la sur la partie de crête des monts d'Arrée, on est sur un sol très peu épais où finalement le feu est passé assez rapidement. On pense que la banque de graines n'a pas été touchée. On le voit quand on gratte un peu! On voit que le système racinaire est assez frais encore, il a pas été touché par le feu. On voit même aussi par endroits de la molinie qui commence à à reprendre au bout de quelques jours à peine! Donc sur ce secteur-là, on est optimiste sur la résilience de la lande et la régénération naturelle qui va s'opérer dans les mois qui viennent.

La molinie, plante emblématique des landes bretonnes, reprend déjà vie, une semaine après les incendies - ©Ronan Le Coz

Par contre, dès qu'on descend vers le lac de Brennilis, on arrive sur la zone humide des tourbières...

Et là, pour le coup, en discutant avec les pompiers, on s'aperçoit que le feu est sans doute passé en sous-sol dans la tourbe et là ça peut prendre vraiment beaucoup plus de temps... Plusieurs jours, plusieurs semaines... C'est un feu qui couve et qui va sans doute impacter plus fortement le milieu et la végétation parce qu'il est plus en profondeur. 

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