Groupement forestier Nord de Loire : un projet entrepreneurial au service des forêts

Le premier est gestionnaire forestier. Le second, gestionnaire de patrimoine. Leur point commun : un sens aigu des enjeux écologiques. Ils ont uni leurs compétences dans un projet qui a du sens pour eux : œuvrer à la préservation des forêts du territoire, en les aidant à faire face au changement climatique avec des méthodes innovantes, accompagnés d’investisseurs familiaux.

Levée de fonds

Ticket d’entrée : 20 000 euros. Durée : 10 ans minimum. Taille de la forêt : entre 50 et 150 hectares, au nord de la Loire. Un projet ambitieux quand on sait que 95 % des propriétaires forestiers détiennent moins de trois hectares. Le projet met donc un peu de temps à être bouclé comme le souligne Antoine Darras : « Nous prospectons actuellement pour trouver une forêt à acheter : on est présent dans les ventes par appel d’offre, on est en contact avec les notaires. » Parallèlement, ils démarchent des investisseurs familiaux qui pourront être ensuite associés régulièrement sur le terrain aux projets d’évolution du massif acheté.

Une gestion douce

Les groupements forestiers sont nombreux en France : France valley, Epicure AM, Les coopératives forestières ... Une des critiques faites à leur égard est parfois la recherche à tout prix de rentabilité qui peut conduire à des pratiques sylvicoles intensives (monoculture, rotation courte, coupe rase …). Mais Christophe Marteau tient à rassurer sur ce point. La particularité de leur Groupement, c’est de vouloir respecter le rythme de la forêt, dans une démarche de long terme : «On n’a pas vocation à distribuer de l’argent au fur et à mesure comme le pourraient d’autres solutions d’investissements». Et dans la gestion même de la forêt, Antoine Darras préconise :

une gestion douce, régulière, avec des couverts continus, qui permet des prélèvements de bois valorisés avec une bonne qualité et étalés dans le temps. 

Nouvelles essences

Pour faire face au changement climatique, Antoine Darras s’appuie aussi sur son expérience et ses voyages à l’étranger pour voir comment ça se passe de l’autre côté de la frontière : 

On ne peut plus rester dans notre coin et continuer à utiliser les techniques de nos pères. Depuis 20 ans, le climat change et fait évoluer nos pratiques. On n’hésite pas ainsi à enrichir nos forêts de hêtres ou d‘érables avec de nouvelles essences. Actuellement, nous expérimentons le cèdre, le noisetier de Byzance ou des chênes du Caucase plus thermophiles.

En espérant que ces nouveaux gardiens de la forêt sauront préserver ce puits de carbone essentiel à la régulation du climat.

=> Pour aller plus loin, n’hésitez pas à écouter ci-dessus le podcast Commune Planète Hauts de France « Groupement forestier Nord de Loire : quel rôle des investisseurs privés dans la résilience des forêts ? »

=> Pour retrouver tous les autres podcasts Commune Planète Hauts-de-France