Economie sociale et solidaire à Saint-Etienne : de quoi parle-t-on ?
Novembre est le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS). A cette occasion Saint-Etienne Métropole a réalisé un panorama de ce secteur dans son territoire en se basant principalement les données 2024 (seules données disponibles). Si l’économie sociale et solidaire est particulièrement dynamique dans la métropole, certaines fragilités et disparités ne sont pas à négliger.
Saint-Etienne métropole est la deuxième métropole d'Auvergne Rhône AlpesQu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?
Sous l’apparence d’un secteur d’activité, l’économie sociale et solidaire regroupe en réalité une diversité de structures opérant dans des milieux complètement hétérogènes. C’est la loi Hamon de 2014 qui a donné un cadre légal à ce que certains considèrent plutôt comme un mouvement. Cette loi prévoit que les associations (loi 1901), les coopératives, les mutuelles et les fondations fassent partie de l’économie sociale et solidaire par défaut. Au delà de ces structures juridiques, toute entreprise qui se reconnaît dans les quatre principes suivant peut prétendre au rattachement avec l’ESS :
- Une utilité sociale comme mission principale de l’entreprise (par opposition avec la recherche du profit)
- Une gestion démocratique
- Une lucrativité limitée : les bénéfices ne sont pas partageables (sauf exceptions) entre les associés mais réinvestit dans la structure
Il existe également un agrément dit ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) que les entreprises peuvent solliciter.
A Saint-Etienne Métropole, un secteur particulièrement dynamique
En France, l’ESS représente environ 10% du PIB et 12% de l’emploi. A Saint-Etienne Métropole, ces chiffres montent à 21,2% de l’emploi privé (13,1% des effectifs salariés). Cela représente 22 000 emplois salariés dans plus de 1 500 établissements employeurs. On compte également 6 000 établissements non employeurs, principalement des associations de quartier ou socio-culturelles qui fonctionnent exclusivement avec des bénévoles.
Les association représentent plus de 80% de l’ensemble des établissements et concentrent logiquement plus des trois quarts des effectifs salariés. Pourtant, ce sont les établissements sous forme de coopératives ou de mutuelles qui sont les structures avec les plus de salariés : elles représentent seulement 11,4% des établissements pour 23,8% des emplois.
Enfin, l’âge moyen des établissements de l’économie sociale et solidaire à Saint-Etienne Métropole est de 24 ans, ce qui démontrerait leur résilience mais également le fait que l’ESS crée de l’emploi non-délocalisable, un atout pour le territoire.
Des fragilités à ne pas mettre sous le tapis
La relative prédominance de l’ESS dans le territoire est d’abord un révélateur de la fragilité de l’économie dite “classique” qui peine à créer de l’emploi. De plus, malgré une création nette de plus de 400 emplois en dix ans, deux secteurs ont perdu un nombre important d’emplois : les activités financières et assurances et le secteur de l’enseignement et de la formation. Tous deux sont en repli sur la métropole quand ils sont en croissance au niveau national. Cela pourrait s’expliquer par des délocalisations à l’échelle nationale (regroupement de sièges ou fusions).
Enfin, sur le territoire, l’économie sociale et solidaire est certes dynamique mais elle n’est pas dynamisante : là où l’économie est en déprise, elle ne constitue pas un relai d’activité mais elle suit les conjonctures locales.
