Didier Lepez, témoin des effets du changement climatique en Arctique
Un entrepreneur lillois, Didier Lepez, revient tout juste du Groenland où il a passé 5 semaines en autonomie complète, pour aller à la rencontre des baleines. Un rêve un peu fou, qui a lui a permis de constater les conséquences du changement climatique.
Didier Lepez lors de son odyssée polaire 2025 au Groenland Crédit Maxime WillemynsCe vice-champion d’Europe de courses de chiens de traîneaux n’en est pas à son coup d’essai. Depuis 2014, c’est la quatrième fois qu’il affronte ce territoire hostile. Il a d’abord parcouru près de 580 km à travers les fjords du Groenland. En 2017, il a repris le chemin réalisé par le scientifique Paul-Emile Victor il y a plus d’un siècle, en chiens de traineau. Et il y a deux ans, il a vécu cinq semaines avec les derniers chasseurs inuits d’un village de 60 habitants.
Autonomie complète en kayak
Cette année, le sexagénaire a décidé de faire une grande traversée en kayak pour aller rencontrer et écouter les baleines : c'est son Odyssée polaire 2025. Ce périple de 5 semaines s’est fait en autonomie complète sur les eaux glacées de la côte ouest du Groenland. Dans ses bagages, de la nourriture et un téléphone satellite pour surveiller la météo et solliciter les secours si besoin. En équipe avec Maxime Willemyns, le binôme devait tous les soirs, après plusieurs heures de pagaie, trouver un endroit sûr pour bivouaquer.
Chaque jour était différent, à naviguer entre les icebergs et à côtoyer la faune locale, surtout les narvals et bien sûr les baleines à bosse :
Malheureusement, nous n’avons pas vu de baleines boréales, car elles ont été trop chassées. Nous avons eu le plaisir d’approcher par contre les baleines à bosse, si majestueuses. C’était magique.
Impacts du changement climatique
La superficie du Groenland, sous protectorat Danois, 55 000 habitants, fait quatre fois celle de la France. Depuis plus dix ans, ses expéditions font donc de Didier Lepez un observateur précieux des effets du changement climatique sur ce territoire où la hausse du niveau de la mer et des températures est plus forte qu’ailleurs :
Parfois, les températures atteignaient 15 degrés et régulièrement, nous avons été envahis de moustiques. J’étais loin d’imaginer une telle situation. La période d’été est de plus en plus longue et la banquise tarde à se former. C'est alors plus compliqué pour les animaux de se reproduire et se nourrir durant la période hivernale. La banquise est aussi plus fine, ce qui pose des problèmes pour les déplacements des inuits en traineaux. Selon le GIEC, les températures sont 17 fois supérieures aux moyennes constatées sur les 50 dernières années.
Impacts personnels
Pour Didier Lepez, dirigeant par ailleurs de la société lilloise Vertus, qui accompagne les entreprises dans l’accélération de leurs performances commerciales,
J'ai du relever de nombreux obstacles et angoisses. Cette expédition m’a permis de renforcer mon capital confiance et une certaine forme de résilience.
Didier Lepez interviendra lors d’une conférence gratuite jeudi 30 octobre 2025 au Garage, à Lille.
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