Cohésion du milieu agricole selon Dominique Potier (4) - Chemin de transition
Dans ce 4ème entretien, le parlementaire toulois, très actif sur les questions écologiques et économiques à l'assemblée nationale, nous donne des raisons d'espérer pour construire un nouveau modèle agricole qui passe par un travail important de tous (pouvoirs publics, filières, agriculteurs)
Le monde agricole inquiet des injonctions paradoxales de la société : produire plus et en même temps verdir l'agriculture
Charles-Edouard Gibrat, agriculteur à Revigny sur Ornain (Meuse) profite de la présence du député pour évoquer différentes contradictions. Il existe une réalité économique du quotidien pour les agriculteurs :"On est tous d'accord pour mettre en oeuvre un modèle agricole nouveau. Montrez nous des chemins concrets".
Il coexiste en France plusieurs modèles agricoles. L'enjeu : c'est le sol. Le conserver en bon état.
La société veut verdir l'agriculture, veut une agriculture plus vertueuse. Mais les exploitants ont besoin d'un modèle économique pour équilibrer les comptes de leur entreprise. On est au milieu du gué et on veut baisser les apports en phyto sans avoir construit une alternance.
En France (à la différence de la Suisse par exemple), cela est perçu comme une contrainte. Il faut s'améliorer, nous sommes d'accord sur le but mais par quel chemin ?
Charles Edouard confie à l'élu les malaises, les dysfonctionnement qui affectent la profession. Ce ne sont pas les agriculteurs qui créent le cadre réglementaire.
Le travail du parlementaire sur la question des phytosanitaires
Pour Dominique Potier avoir un horizon : c'est bien mais connaître le chemin pour l'atteindre c'est essentiel sinon l'amertume s'installe et ensuite le vote aux extrêmes prolifère.
Sur la loi Energies renouvelables, son groupe d'opposition a voté favorablement.
Par contre, il s'oppose actuellement à la réforme des retraites (nécessité de travailler en priorité sur l'espérance de vie pour tous et sur la pénibilité)
D Potier à l'assemblée nationale
Son rapport sur les phytos : il l'a fait sur des chemins pratiques et sans dénonciation.
"Il faut arrêter les néonicotinoïdes mais si c'est pour importer du sucre de pays dont le droit du travail n'est pas respecté : c'est mauvais."
En 2016, il y a déjà eu une dérogation pour le secteur des betteraves. Quand la question est revenue en 2020, D Potier a interpellé le ministre. Combien de réunions sur le sujet ? Sur les éco phytos, les comités de suivi, la création de centres de recherches, sur les crédits votés ?
"On n'a pas avancé" Il vise l'Etat, la filière, les scientifiques.
Aujourd'hui, l'Europe se saisit de la question
Les molécules incriminées
Dans son groupe parlementaire, le député a été chargé de cette question et il a réalisé un fascicule fruit de ses auditions et des ses réflexions.
"On peut créer en France et en Europe un sucre différent pour 50% du marché avec des labels HVE, Bio, qualité France et qualité Europe. On peut arriver à un équilibre dans un marché dérégulé depuis 10 ans" affirme t il.