
Lyon
Les secrets de la chauve-souris
En partenariat avec FLEURUS EDITIONS
En partenariat avec FLEURUS EDITIONS
Souvent méconnues et parfois mal-aimées, les chauves-souris jouent pourtant un rôle fondamental dans l’équilibre des écosystèmes. Pollinisatrices infatigables, régulatrices de populations d'insectes et précieuses alliées de la biodiversité, les chauves-souris veillent sur la santé de notre environnement. Pourtant, leur survie est aujourd’hui menacée par la destruction de leurs habitats et les perturbations climatiques. Comment les protéger ? Une émission Je pense donc j'agis présentée par Melchior Gormand.
Petites, noctambules et très peu connues, les chauves-souris font partie intégrante du bon fonctionnement de la biodiversité. Mais un quart d'entre elles dans le monde est menacé d'extinction, d'après des données de l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en 2017.
Laurent Arthur, trésorier de l'association Chauve qui peut, indique qu’il existe 1.400 espèces de chauve-souris. "Leur nombre varie. Celles qui vont vraiment mal sont les espèces qui ne sont pas en Europe, où leurs habitats disparaissent. Les chauves-souris chez nous n’ont pas le même statut mais ça ne veut pas dire qu’elles vont bien".
Ces petits animaux ont un grand rôle à jouer au sein de l’écosystème et notamment en agriculture. Noémie Montel, animatrice du Plan National d'Actions Chiroptères (PNAC), explique que "les chauves-souris sont utiles dans la régulation naturelle des ravageurs. Elles peuvent manger jusqu’à 1.000 insectes par nuit. Cela limite l’utilisation de pesticides et certaines espèces frugivores, qui n’existent pas en France peuvent avoir un rôle pollinisateur en dispersant des graines". Lors d’invasion de pyrales du buis, Laurent Arthur soutient que ces mammifères les mangent, "mais ce n’est pas suffisant face au nombre élevé de ces insectes".
Les chauves-souris sont utiles dans la régulation naturelle des ravageurs.
Souvent comparées à des animaux sanguins et virulents, les clichés auxquels les chauves-souris font face s’expliquent par un manque de connaissances. Gabrielle Montier, spécialiste des chauves-souris et chargée de mission Chiroptères à la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) confirme que "les idées reçues sont souvent très fausses et portent préjudice à ces espèces. Elles n’attaquent pas les humains et ne boivent pas de sang, sauf quelques-unes en Amérique du sud, envers les autres animaux". Gabrielle Montier certifie "qu’il n’y a pas de chauves-souris qui sont mauvaises pour nous ou l’environnement, elles sont toutes nécessaires". Elle insiste sur l’importance des "espèces parapluie, qui permettent que toutes les actions mises en œuvre pour protéger une espèce nous permettent aussi, en cascade, de protéger d’autres environnement, habitats et espèces.
"Du jour au lendemain, je n’ai plus vu de chauves-souris", raconte Andrée, une auditrice des Hautes-Alpes et habituée de la présence de ces animaux. Laurent Arthur observe deux phénomènes. Certaines espèces disparaissent à cause de menaces externes comme "les éoliennes, les voitures, les pesticides ou la hausse des températures, surtout en Australie", précise-t-il. D’autres se déplacent seulement mais ne disparaissent pas "lorsque l’aménagement leur est plus favorable, elles peuvent s’installer chez les voisins". Laurent Arthur affirme qu’il est important d’agir au niveau local et "d’accompagner les gens pour une bonne cohabitation". Lorsque les chauves-souris viennent passer l’hiver "dans un toit, une cave ou dans des failles d’immeuble", il faut y penser avant de faire des travaux.
Noémie Montel place la sensibilisation au cœur de son projet "au niveau local et régional". Elle souligne "la chance que l’on a d’avoir des associations qui luttent pour la protection des espèces, comme la Fédération des Conservateurs d’Espaces Naturels (FCEN) dont je fais partie, qui a comme principale mission la maîtrise foncière et d’usage. De ce fait, l’association possède 730 gîtes à chauves-souris", ce qui leur permet d’avoir un endroit où hiberner.
On a la chance d’avoir des associations qui luttent pour la protection des espèces.
Enfin, il faut agir au niveau national. À travers leurs missions, les trois intervenants œuvrent pour que leurs actions aient des impacts au plus haut niveau. Noémie Montel agit au sein du troisième plan national d’action chiroptère, où des actions vont être mises en place pour 19 espèces menacées avec un grand objectif : améliorer l’état de conservation de ces espèces en France métropolitaine. "Protéger ces petits animaux, c’est œuvrer pour un environnement riche et en bonne santé, souligne-t-elle.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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