Bretagne : Terre de liens alerte sur l'état des terres agricoles

"Il y a urgence à agir", lance Damien Séjourné. L'animateur de Terre de liens en Bretagne pour le secteur du Finistère et du Morbihan en est convaincu : mettre en avant à quelques jours de l'ouverture du salon international de l'agriculture à Paris, l'état des terres agricoles en France, devrait en intéresser plus d'un.

Des terres concentrées dans de plus grandes fermes

Le rapport explique que 20% de la surface agricole française va changer de main d'ici 10 ans. "Un enjeu majeur surtout dans notre région très agricole". Et ce qui l'inquiète, c'est de voir ce que deviennent aujourd'hui les terres laissées par les agriculteurs partis à la retraite : "elles partent à l'agrandissement [de fermes déjà existantes] et cela ne permet plus l'installation de nouveaux paysans".

Chiffres à l'appui, l'association a constaté qu'entre 1988 et 2020, la surface moyenne des fermes françaises est passée de 24 à 69 hectares. Une évolution que Terre de liens ne voit pas d'un bon œil.

Alors elle se mobilise pour aider les porteurs de projet, notamment sur le volet foncier.

Des acquisitions citoyennes des terres comme solution?

Elle utilise notamment l'acquisition citoyenne des terres pour cela. "Ce sont des citoyens qui prennent des parts pour pouvoir racheter des terres collectivement. Ils les mettent ensuite à disposition de paysans avec des baux ruraux environnementaux". Un système qui ambitionne de sécuriser les agriculteurs dans la durée : "ils vont vraiment être maîtres de leur outil de production".

Des clauses environnementales sont aussi mises en place dans ces cas pour valoriser le travail qu'ils vont faire en bio.

Plus de 57 fermes ont été accompagnées en Bretagne depuis 2006 par Terre de liens.