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Belfort : Des chèvres réformées installées dans les forts grace à APAR

Belfort : Des chèvres réformées installées dans les forts grace à APAR

Un article rédigé par Michaël Dégardin - le 27 mai 2025 - Modifié le 3 juin 2025
FocusLe bien être animal en Franche-Comté

Dans le Territoire de Belfort, l’association A.P.A.R (Agir pour la Protection des Animaux de Rente) accueille depuis plusieurs années des chèvres et des moutons réformés d’élevage. Installés dans 4 forts militaires du département, ces animaux trouvent une seconde vie loin de l’abattage. L’objectif : proposer une alternative durable et respectueuse du bien-être animal, tout en participant à l’entretien écologique de terrains publics et privés.

© RCF Belfort-Montbéliard A.P.A.R © RCF Belfort-Montbéliard A.P.A.R

Une seconde vie pour des animaux issus de l’élevage

L’association APAR est basée dans le Territoire de Belfort, depuis 2021, elle recueille des chèvres et des moutons issus d’élevages agricoles. Les animaux sont réformés, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus exploités pour la production. Dans le cadre industriel, les chèvres sont réformées autour de l’âge de 4 ans. Dans les élevages artisanaux, elles peuvent être gardées jusqu’à 6 ou 8 ans, mais une chèvre peut vivre jusqu’à 20 ans, parfois plus. L’association a déjà accueilli des boucs de 18 ou 19 ans. Certains sont encore vivants à l’âge de 22 ans. Les animaux sont hébergés dans d’anciens forts militaires du département. Ces forts ont été mis à disposition par les communes ou des associations locales. Certains animaux n’ont jamais vu l’extérieur avant leur arrivée. L’adaptation peut être difficile pour les chèvres les plus craintives. L’association suit chaque cas individuellement. Elle laisse du temps aux chèvres pour s’habituer à leur nouvel environnement. La cohabitation entre individus est globalement pacifique. Parfois, une chèvre est rejetée par le groupe sans raison apparente. Les grands espaces disponibles permettent aux animaux de s’isoler. Cette possibilité réduit les tensions et facilite l’intégration progressive. Le comportement grégaire des chèvres facilite la formation du troupeau. Les animaux vivent en groupe, selon leurs affinités naturelles.

Une population à majorité masculine et sans reproduction

L’association héberge actuellement 92 chèvres et 19 moutons dont une majorité de mâles destinés dès l'age de 3 mois à l'abattoir. Dans les élevages, les mâles ne sont pas conservés, sauf un ou deux reproducteurs. Ils ne produisent ni lait ni revenus directs pour les éleveurs. Dans un lot de 20 jeunes chèvres (entre 3 jours et 3 mois) récemment arrivées, 15 étaient des mâles. Mais l’association ne pratique pas la reproduction, tous les mâles sont stérilisés dès leur arrivée. Si une chèvre est gestante à son arrivée, l’équipe assure le suivi de la gestation. En parallèle, l’association n’a pas d’activité de production. Elle ne commercialise ni lait, ni viande, ni dérivés. Les animaux sont accueillis pour vivre leur vie sans exploitation. 
Le but originel de Pascal Vincent, l'un des 3 fondateurs de l'association, est de proposer une alternative à l’abattage systématique en garantissant la sécurité et le confort des animaux. 

Un entretien écologique des espaces urbains et professionnels

L’association met les chèvres à disposition pour l’éco-pâturage à la fois pour l'entretien des forts du Territoire de Belfort, mais aussi après des entreprises. Cette activité consiste à entretenir des terrains par le pâturage naturel. Pour les structures qui accueillent les animaux, il faut cependant faire les investissements nécessaires sur le plan de l'électricité, d'une arrivée d'eau et de la clôture de l'espace. Les chèvres sont farceuses et elles adorent se sauver ! 
Chaque projet fait l’objet d’une évaluation logistique préalable. L’association vérifie la sécurité des lieux et la présence de clôtures adaptées. Les déplacements d’animaux sont encadrés et limités pour que les conditions de bien-être animal restent prioritaires. Ce modèle permet de sensibiliser les entreprises à la cause animale.
Les chèvres sont déplacées uniquement si les conditions sont optimales, car chaque sortie implique une préparation logistique spécifique.

Entre dons, récupération et autofinancement : un modèle à consolider 

L’association fonctionne sans subvention stable et les dotations publiques ont fortement diminué ces dernières années. Face à la baisse des subventions, l’association APAR diversifie ses financements. Elle fait appel aux dons via une cagnotte HelloAsso et propose des reçus fiscaux grâce à son statut d’intérêt général. Elle participe aussi au programme de fidélité du Crédit Agricole, permettant de convertir des points en soutien financier. APAR reçoit du matériel de récupération, comme les palettes fournies par le Grand Belfort, utilisées pour construire des abris démontables, pratiques et modulables selon les besoins des chèvres. Chaque fort est adapté aux contraintes du site. Pour assurer le quotidien, l’association recherche des bénévoles pour nourrir les animaux, assurer les soins, le nettoyage et l’entretien des structures. L’activité demande régularité et engagement. Enfin, APAR valorise les déchets organiques en compostant le fumier sur place, utilisé localement comme fertilisant naturel. Cette démarche renforce son modèle d’accueil durable et respectueux de l’environnement.

©illustration rcf
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Focus
©illustration rcf
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