A nos enfants, François Boueyrie
François Boueyrie, jeune journaliste réalisateur a passé 3 fois 3 mois pour filmer la vie de 3 jeunes enfants dont l’histoire fait naître l’espérance. Valter grandit dans les favelas brésiliennes, Tina dans la brousse malgache et Cesilia au coeur des plaines zambiennes. Plongée au cœur de trois réalités de vie, où agit l’ONG Fidesco. Quelle a été la motivation de François ? Quel est le lien commun entre ces 3 parcours de vie ? Il est interviewé par Jacques Galloy.
François BoueyrieFrançois Boueyrie a compris que de leur histoire naît l’espérance. Jeune journaliste et réalisateur, il a réalisé un documentaire intitulé À Nos Enfants. Il explore l’histoire de trois enfants vivant dans des contextes très différents, mais liés par une même question : "Que veut-on transmettre à nos enfants ?". Ce film documentaire se concentre sur la transmission des valeurs familiales. Il montre à travers les yeux de trois enfants - Walter, Tina et Césilia - la façon dont leurs parents et leurs communautés les éduquent et les préparent à l'avenir. Ces histoires prennent place dans trois pays distincts : Madagascar, le Brésil et la Zambie. Le film est dépouillé de tout effet spectaculaire, offrant une immersion pudique dans la vie quotidienne de ces enfants, où la simplicité et la profondeur des échanges sont au cœur du récit.
Fidesco, ONG humanitaire
Le film est projeté le 27 mars 2025 au Cinéma Le Stockel à Bruxelles pour célébrer les 45 ans de mission de Fidesco. Fidesco Belgique vous emmène au cinéma à la rencontre de l’espérance ! Le film a été réalisé en collaboration avec Fidesco, une ONG humanitaire qui soutient des projets de solidarité internationale, notamment dans les pays du Sud. Bien que le documentaire ne soit pas spécifiquement centré sur l'ONG, Fidesco a joué un rôle important dans sa réalisation en facilitant les rencontres avec les familles et en permettant la production du film. François Boueyrie a passé trois séjours de trois mois pour réaliser ce film, se rendant chaque année dans l’un de ces pays pour filmer et documenter les histoires de ces enfants. Au-delà des différences géographiques et économiques, À Nos Enfants nous rappelle l'importance de la transmission, de l'amour et de l'éducation pour préparer les générations futures.

Walter, Tina et Cesilia
La genèse du projet remonte à la période où François Boueyrie, après ses études, cherchait un projet qui pourrait combiner ses compétences en vidéo et son désir de découvrir des réalités sociales éloignées de son propre cadre de vie. Il a ainsi contacté l’ONG Fidesco, qui l’a envoyé à Madagascar, où il a d’abord réalisé un petit reportage sur la famille de Tina. Ce reportage a ensuite évolué en un projet plus ambitieux, où François a inclus les histoires de Walter et Césilia pour créer un documentaire plus complet et universel. Le film se compose de plusieurs chapitres, chacun dédié à un enfant et à son environnement spécifique.
Walter vit dans une favela à Salvador, au Brésil, une réalité marquée par la violence, la drogue et les inégalités sociales. Sa famille lutte pour lui offrir une meilleure éducation et éviter qu'il ne tombe dans les pièges du trafic de drogue. L’éducation, dans ce contexte, est une lutte constante pour lui permettre d’avoir un avenir différent de celui de nombreux autres enfants de la favela. Le film montre la solidarité de ses parents et de la communauté, qui, malgré les difficultés, cherchent à offrir à Walter une chance de s'en sortir.
Le deuxième enfant, Tina, vit à Madagascar, où elle fait face à la pauvreté et aux défis d’un système éducatif limité. La famille de Tina, bien que modeste, fait tout ce qu'elle peut pour l'éduquer et lui offrir un avenir meilleur, une tâche rendue difficile par le manque de ressources. À travers le regard de Tina, le film met en lumière la détermination des parents à transmettre des valeurs d'espoir et de foi, malgré des conditions de vie précaires.
Enfin, le film se termine avec l’histoire de Cécilia, une enfant vivant en Zambie. Césilia, bien qu’elle ne soit pas directement issue d’un milieu aussi dramatique que celui de Walter ou Tina, est confrontée à des défis similaires liés à la pauvreté et aux difficultés sociales. Comme les autres enfants, elle est au centre de la volonté de ses parents de lui transmettre des valeurs d’amour et d'espoir malgré les adversités.
Le documentaire est donc une exploration poignante des réalités de l’enfance à travers des histoires personnelles mais profondément universelles. Il invite à réfléchir sur ce que les enfants, dans des contextes sociaux et culturels différents, peuvent attendre de l’avenir et de leurs parents.
Sources d’inspiration
François Boueyrie a 29 ans. Il puise ses inspirations dans diverses sources qui nourrissent à la fois sa vision du monde et son travail. Pour RCF, il évoque plusieurs influences marquantes qui l'ont façonné, tant sur le plan personnel que professionnel.
Une figure clé pour lui est Vania, une éducatrice brésilienne rencontrée lors de la réalisation de son documentaire À nos enfants, qui illustre la vie d'enfants issus de quartiers pauvres à Salvador de Bahia au Brésil. Vania, bien qu'elle ne soit pas originaire de ce quartier, a choisi d'aider ces enfants en difficulté. Sa méthode repose sur une pédagogie de l'affection, où elle ne juge pas les enfants mais cherche à comprendre leur contexte et leur histoire. François souligne la force et l'humilité de cette approche qui consiste à offrir du temps et de l'attention sans jugement, une vision inspirante de l'éducation.
En matière de films, François cite "Don't Look Up", un film traitant des défis climatiques et de la réaction de la société face à la crise environnementale. Ce film, qui présente l'ignorance collective face à une catastrophe imminente, a inspiré François par sa capacité à aborder des problèmes graves tout en restant un divertissement captivant. Ce film reflète l'urgence d'agir face aux crises globales, un thème qui résonne particulièrement avec son travail en tant que journaliste engagé sur les enjeux environnementaux.
Du côté des livres, François recommande L'entraide, l'autre loi de la jungle de Pablo Servigné et Gauthier Chapelle, qui explore l'idée que l'entraide, et non la loi du plus fort, régit en réalité la nature. Cette vision de la solidarité et de la coopération, à la fois biologique et sociale, est une source d'inspiration majeure pour lui, particulièrement dans un monde où la compétition et l'individualisme semblent dominer.
Enfin, en matière de lieux, François trouve une source d'inspiration tout en haut du Mont Sainte-Odile en Alsace, un lieu de contemplation et de réflexion. Ce cadre naturel et spirituel, qui invite à l'introspection, a façonné sa vision du monde et de la solidarité.
Ces influences se retrouvent dans son travail documentaire À nos enfants, où il cherche à montrer la force de l'engagement humain à travers des portraits d'enfants issus de milieux défavorisés. Il est aussi influencé par une prière de Mère Teresa. Cette prière incarne l'idée de se donner aux autres, de partager et de donner sans attendre en retour, un principe qu’il applique au quotidien.
L’amour des parents et des éducateurs.
Les points communs entre ces aventures réside dans l’amour et le soutien des familles et des éducateurs. Ces enfants, bien que provenant de milieux très différents, bénéficient tous du soutien inébranlable de leurs proches. Les parents et éducateurs, malgré leurs propres difficultés, se battent pour garantir à ces enfants un avenir moins difficile que le leur, remplis d’espoir et de bienveillance. L’amour, la bienveillance et l’espérance sont des thèmes clés du film, où il est question de la solidarité entre générations et de la nécessité de soutenir les plus vulnérables pour qu’ils puissent avoir un avenir meilleur.
Ce film se distingue également par sa manière de filmer, souvent en immersion dans les villages ou les favelas, où la caméra semble suivre les enfants sans artifice, offrant un regard intime et sensible sur leur vie. Il ne cherche pas à dramatiser ou à exposer la misère, mais à montrer la force de la résilience et de l’espérance. À travers ce regard, François Boueyrie invite les spectateurs à une réflexion sur la transmission des valeurs, sur ce qui est essentiel pour grandir et pour offrir un avenir meilleur aux nouvelles générations. Ce documentaire est un témoignage d’espérance et de foi. Il met en lumière des réalités souvent ignorées, tout en portant un message universel de solidarité et d’espérance pour l’avenir.
Tina, la petite fille de Madagascar
A Madagascar, Tina, une petite fille de 6 ans, lutte quotidiennement pour obtenir un repas. La famille de Tina, en particulier son père, se bat pour subvenir à leurs besoins dans une situation de pauvreté extrême, avec des ressources limitées et des dangers comme les vols par des bandits locaux. À Madagascar, les enfants mangent souvent du riz, faute d’autres alternatives. Les parents doivent aussi faire face aux risques climatiques et aux aléas de la production alimentaire. Ce documentaire a été un premier voyage marquant pour François, qui a non seulement filmé les vies de ces enfants mais a aussi appris la véritable signification de la gentillesse et de la solidarité humaines à travers des rencontres enrichissantes. François a été marqué par une scène où Tina, avec son père, révisait des mathématiques sous une lumière faible, une image puissante de l’amour et du soutien parental. Cette scène souligne que l’essentiel dans la vie de Tina n’est pas l’accès à la technologie ou au confort, mais l’amour et l’attention qu’elle reçoit de son père.
Le lien entre Tina et l'ONG Fidesco est également important, car cette ONG aide à la mise en place d'écoles dans les villages pour les enfants de 5 à 6 ans, afin de leur offrir les bases nécessaires pour leur scolarité future. Fidesco forme des volontaires qui apportent leur soutien à ces écoles, en aidant les communautés à comprendre l’importance de l’éducation et de l'alphabétisation.
L’enjeu climatique
Bien que François soit conscient de l'impact environnemental de ses déplacements pour filmer ces histoires, il estime que l'intérêt de rapprocher les sociétés du Nord et du Sud justifie ces voyages. Pour lui, l’expérience vécue et les histoires racontées à travers son film renforcent son engagement pour une action climatique globale et une transition nécessaire, où les bénéfices personnels et collectifs se rejoignent. François Boueyrie axe son travail journalistique sur les grandes questions climatiques et environnementales. Il cherche à montrer que la transition vers un monde plus respectueux de l’environnement est non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour les individus, en valorisant des solutions concrètes, comme l'exemple des voitures partagées pour réduire l'empreinte carbone.
Dans À Nos Enfants, François Boueyrie met clairement l’accent sur l’espérance, un concept qu'il définit comme la conviction qu'un avenir meilleur est possible si chacun prend ses responsabilités, tant pour le bien-être des plus vulnérables que pour la préservation de l'environnement. L’objectif de son film est de faire jaillir cette lumière d’espérance, pour inspirer les spectateurs à agir et à croire en un avenir plus solidaire et durable.
Le film est projeté le 27 mars 2025 au Cinéma Le Stockel à Bruxelles pour célébrer les 45 ans de mission de Fidesco. Fidesco Belgique vous emmène au cinéma à la rencontre de l’espérance !
Lien vers la fiche du film : https://anosenfants.fidesco.fr/
Lien vers la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=hsVp5X-R6Gg
Fidesco : https://www.fidesco-international.org/be/


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